Les écologistes jugent « honteux » que Bruxelles demande de retarder le veto sur les ventes de café ou de cacao qui provoquent la déforestation

MADRID, 2 octobre (EUROPA PRESS) –

Greenpeace, WWF, les Amis de la Terre et Green Alliance ont critiqué la proposition présentée ce mercredi par la Commission européenne qui demande formellement de retarder jusqu'en décembre 2025 l'application de la nouvelle loi qui obligera les entreprises à vérifier et démontrer que des produits comme le café, le cacao ou l’huile de palme vendus dans l’Union européenne (UE) ne proviennent pas d’une production génératrice de déforestation.

Ainsi, Greenpeace considère que la Commission européenne « a officiellement cédé aux pressions des entreprises et des gouvernements hostiles à la loi ». Plus précisément, le directeur de la politique forestière européenne de l'organisation, Sébastien Risso, a insisté sur le fait que les forêts du monde ont besoin « de toute urgence » de la protection assurée par cette norme. Comme il l'a exprimé à Europa Press, il est « inexcusable que la Commission ait mis autant de temps à publier les documents justificatifs nécessaires à la mise en œuvre de la loi ».

De même, Anke Schulmeister-Oldenhove, responsable principale de la politique forestière du Bureau de politique européenne du Fonds mondial pour la nature (WWF), a souligné que cette proposition est « une gifle au visage de 1,2 million de personnes qui ont appelé à mettre fin à à la déforestation liée à la consommation de l'UE » et qui « pénalise injustement » les entreprises qui ont déjà réalisé des « investissements importants » pour se conformer à la nouvelle norme.

« En sapant l'une des principales réalisations du Green Deal européen, cette décision jette un doute sérieux sur l'engagement du président de la Commission à tenir les promesses environnementales de l'UE », a-t-il ajouté.

La militante pour l'alimentation et l'agriculture des Amis de la Terre, Stanka Becheva, s'est exprimée dans le même sens, indiquant que la proposition de retarder l'application de la norme est « honteuse » de la part de la Commission et qu'elle équivaut à « s'incliner ».  » face aux sociétés multinationales et à leurs pressions en faveur de la déréglementation, tout en donnant lieu à une nouvelle année de destruction des forêts. En ce sens, il a exhorté les États membres à rejeter cette proposition « imprudente » et à « placer les personnes et la planète au-dessus de la cupidité des entreprises ».

Enfin, le coordinateur d'Alianza Verde, Juantxo López de Uralde, a dénoncé le fait qu'avec cette proposition, la Commission européenne « cède aux intérêts économiques ». Selon lui, l'Europe fait une fois de plus « un pas en arrière » en matière de politique environnementale. Selon des sources de l'organisation qui ont déclaré à Europa Press, dans les prochains jours, des initiatives seront enregistrées dans ce sens, tant au Congrès qu'au Parlement européen.