BRUXELLES, le 26 juin (EUROPA PRESS) –
Les dirigeants de l'Union européenne chercheront ce jeudi à clôturer l'agenda stratégique du bloc pour la prochaine législature et les hauts fonctionnaires qui devront l'exécuter, dans une décision qui arrive à Bruxelles déjà en bonne voie — malgré le malaise de l'Italie et Hongrie — parce que Les dirigeants « populaires », sociaux-démocrates et libéraux se sont mis d'accord quelques jours auparavant pour soutenir la répartition des noms qui avait déjà été sur la table lors du sommet précédent.
Différentes sources diplomatiques s'accordent pour qualifier de « stable » la proposition de répartition évoquée dans la citation précédente et qui signifiera le renouvellement de la conservatrice allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, la nomination du socialiste portugais António Costa et l'élection du Premier ministre estonien, Kaja Kallas, en remplacement de Josep Borrell à la tête de la diplomatie européenne.
La continuité de Von der Leyen ne dépend pas seulement des dirigeants puisqu'elle nécessitera également l'approbation à la majorité absolue de la séance plénière du Parlement européen, probablement lors de la prochaine session de juillet, lors d'un vote secret pour lequel il n'y a aucune discipline de vote.
Les socialistes et libéraux du Parlement européen l'ont assuré de leur soutien tant qu'il ne compte pas sur les ultraconservateurs et l'extrême droite pour sa réélection, c'est pourquoi ils ont fixé une ligne rouge comme Von der Leyen pas chercher des voix dans le groupe des Conservateurs et Réformistes (ECR) que dirige les Frères d'Italie du Premier ministre italien Giorgia Meloni et qui deviendra la troisième force du nouveau Parlement européen.
Ainsi, la grande coalition a négocié la répartition des postes de direction sans tenir compte des gouvernements d'Italie, de Hongrie et de la République tchèque, ce qui a généré un malaise évident, notamment chez Meloni et chez le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui a menacé de s'opposer, bien que, depuis différentes capitales, ils insistent sur le fait que cela n’empêchera pas une compréhension suffisante pour avancer dans l’accord.
« Le PPE, le S&D et les groupes libéraux représentent 22 États membres et 80% de la population de l'UE », a prévenu un haut diplomate à la veille du sommet de Bruxelles pour illustrer la « majorité stratégique » qu'ils forment pour éviter les vetos dans une répartition qui nécessite une majorité qualifiée renforcée pour avancer.
Ce « paquet » est déjà défini par les négociateurs nommés par chacune de ces trois parties, parmi lesquels le président du gouvernement, Pedro Sánchez, qui ne pourra pas participer au sommet en raison du décès de son beau-père et qui a délégué sa représentation aux décisions de ce Conseil européen à l'autre négociateur socialiste, le chancelier allemand Olof Scholz.
Le débat se déroulera également parallèlement à la définition de « l'agenda stratégique » que l'Union européenne doit fixer pour la prochaine législature, un sujet sur lequel des pays qui, comme l'Italie, n'ont pas pu peser sur la répartition des positions cherchera à gagner de l’influence, par exemple en exigeant des politiques d’immigration plus strictes.
VISITE DE ZELENSKI ET DÉBAT SUR LA DÉFENSE
Le sommet, qui durera deux jours, débute jeudi avec la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky, avec qui aura lieu une cérémonie de signature de l'accord de sécurité avec l'UE, un pacte qui sera similaire à ceux scellés avec différents les alliés de Kiev pour assurer un soutien à long terme contre l'invasion russe.
Dans le cas de l’UE, en tant qu’organisation, elle s’engage à garantir un soutien financier prévisible à l’Ukraine, à promouvoir sa reconstruction et sa modernisation et à soutenir le pays sur la voie de son adhésion à l’UE, après l’ouverture des négociations d’adhésion cette semaine.
En ce qui concerne l'engagement en matière d'aide militaire, l'UE rappellera les initiatives en cours, comme le fonds de 5 milliards pour financer la livraison d'armes à Kiev en 2024, un chiffre qui, espère le bloc, constituera la voie d'investissement jusqu'en 2027.
Cependant, l'ombre de la Hongrie plane sur les initiatives de soutien militaire à l'Ukraine, qui bloque diverses mesures de soutien à Kiev et qui maintient son veto de près de 6 milliards de dollars sur le Mécanisme européen de paix, l'instrument avec lequel l'UE finance le soutien à l'Ukraine. 27 en Ukraine. A Bruxelles, ils espèrent débloquer la situation avant le sommet, quelques jours seulement avant que Budapest n'assume la présidence semestrielle du Conseil.
Face au sentiment d'urgence de trouver de nouvelles formes de financement pour développer le secteur européen de la défense, les dirigeants discuteront de la question avec von der Leyen, de qui ils attendaient un document et qui présentera enfin oralement les options pour avancer dans ce domaine, du débat sur l'émission de dette commune pour la Défense ou la modification des règles d'investissement de la Banque européenne d'investissement (BEI).
« Ce sera un débat animé car les discussions sur le financement sont toujours controversées, mais il faudra y donner suite et la prochaine Commission devra aborder cette question car elle sera prioritaire », indique un haut responsable de l'UE.
La dérive démocratique en Géorgie, avec l'approbation de la loi sur les agents étrangers qui contrevient aux principes européens fondamentaux, sera également sur la table des dirigeants, une question sur laquelle on attend une déclaration « claire et forte » de l'UE selon laquelle le cap de Tbilissi est » problématique » et « met en jeu le chemin de l'adhésion ».