Les dirigeants de l’UE cherchent ce jeudi à combler les divergences pour intervenir sur le marché et limiter le prix du gaz

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BRUXELLES, le 20 oct. (EUROPA PRESS) –

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne tenteront ce jeudi d’aplanir les divergences qui les éloignent de nouvelles mesures pour intervenir sur le marché de l’énergie et faire baisser la facture des foyers et des entreprises, avec par exemple une limitation temporaire et flexible du prix des achats de gaz dans l’Union européenne en attendant une réforme plus profonde ou avec un minimum d’achats en commun obligatoires pour remplir les réserves nationales.

« Les mesures ne suffisent pas, il en faut plus. Je suis d’accord qu’il est extrêmement urgent (d’avancer) », a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, à la veille du sommet européen, lorsqu’on lui a demandé s’il partageait l’impression du gouvernement espagnol, dont la vice-présidente en charge de la Transition écologique, Teresa Ribera, a placé les dernières propositions bruxelloises « en deçà des attentes ».

Il y a deux semaines, les dirigeants ont chargé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de propositions « claires et concrètes » sur la manière d’intervenir sur le marché de l’énergie pour mettre fin à la volatilité causée par la guerre de la Russie en Ukraine et empêcher les prix de la chute d’énergie jaillissent.

Le chef de l’exécutif communautaire a répondu par une batterie d’idées qui vont de l’obligation d’acheter en commun au moins 15 % des réserves nationales de gaz à un mécanisme de solidarité également obligatoire pour aider, dans des cas exceptionnels, les pays qui pourraient faire face à une coupé d’énergie et n’a pas d’accords bilatéraux pour récupérer.

Mais les grosses divergences portent sur la manière de plafonner le prix du gaz, avec des pays qui réclament une limite totale quelle que soit son origine à ceux qui résistent de peur de perdre des fournisseurs fiables, et d’autres éléments de la proposition qui augurent des pourparlers « complexes ». » et « longue » lors de la nomination des dirigeants.

L’accueil des capitales diffère également en ce qui concerne le nouveau « mécanisme de limite flexible » proposé par Bruxelles pour couvrir l’écart immédiat alors que l’UE travaille sur un nouvel indice de référence pour le gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de mars prochain qui reflétera mieux « le marché réalité » que l’actuel TTF néerlandais, qui autorise désormais des prix « excessifs ».

Certaines délégations considèrent que les prix se sont nettement stabilisés ces derniers jours avec tous les entrepôts proches de 100% de leur capacité, c’est pourquoi elles s’interrogent sur la nécessité d’un mécanisme d’urgence qui ne s’appliquerait que sur une « très courte » période. que l’UE peut se sentir « en sécurité » cet hiver car les prix ne remonteront pas avant le printemps.

La volonté d’étendre le mécanisme ibérique au reste de l’Europe reste à définir, une mesure que le président de la Commission européenne a défendue mais qui ne figure pas parmi les propositions dont débattront les dirigeants, comprenant qu’il n’y a pas d’appétit de la part des Vingt-sept, qui veulent clarifier des éléments tels que l’exportation d’électricité subventionnée vers des pays tiers, comment cela affecte d’encourager la consommation au lieu de la réduire et comment compenser la différence entre le prix du marché et la limite qui est établie.

SOUTIEN À L’UKRAINE ET MESURES CONTRE L’IRAN

La crise énergétique marquera l’agenda de ce sommet mais les dirigeants réserveront aussi une partie de leurs débats à la politique étrangère, dont un soutien déterminé à l’Ukraine, dont le président, Volodimir Zelenski, interviendra à nouveau par voie électronique lors du Conseil européen.

Les dirigeants se feront l’écho de l’escalade de la violence du régime de Vladimir Poutine contre des cibles civiles en Ukraine, y compris des infrastructures énergétiques essentielles, et indiqueront clairement qu’ils sont prêts à prendre de nouvelles mesures coercitives en réponse.

Le risque d’attaques ou de sabotage d’infrastructures clés, en effet, est quelque chose qui inquiète également les Vingt-sept sur le territoire européen lui-même après les explosions qui ont désactivé Nord Stream 1 et 2, ils discuteront donc de la manière de les renforcer.

Les dirigeants européens condamneront le rôle de l’Iran dans le soutien à la Russie, après que les États membres se soient déjà mis d’accord sur des sanctions après avoir recueilli suffisamment de preuves de l’implication de Téhéran dans la fourniture de drones kamikazes que Moscou utilise contre des cibles civiles en Ukraine.

Sur la table sera également la situation intérieure du pays, avec la répression des manifestations après la mort de la jeune Masha Amini en garde à vue après avoir été arrêtée pour avoir prétendument porté le voile de manière incorrecte.

Par ailleurs, les dirigeants évoqueront les relations avec la Chine dans un débat structurel mais sans conclusions écrites, au vu des derniers épisodes où Pékin a haussé le ton sur Taïwan et marqué un profil plus hostile à l’Occident avec la guerre en Ukraine.

« C’est une relation compliquée qui doit être débattue », a souligné un haut responsable communautaire à propos du traitement de l’UE avec le géant asiatique, dans la lignée d’autres sources européennes qui jugent « indispensable et nécessaire » d’aborder les relations pour que l’UE prenne « les rênes » et s’efforcer d’éviter d’éventuelles dépendances.