Les auditeurs de l’UE mettent en garde contre le risque de double financement avec des fonds européens

Ils estiment que le fonds anticrise présente un « angle mort » et un « déficit de fiabilité »

BRUXELLES, 21 octobre (EUROPA PRESS) –

La Cour des comptes de l'UE a alerté ce lundi la Commission européenne du risque de double financement qui existe dans l'Union, c'est-à-dire que la même action soit payée deux fois avec des fonds européens et considère que les mécanismes de contrôle actuels sont « insuffisants ». pour résoudre ce problème.

Plus précisément, le rapport des auditeurs met en garde contre les chevauchements entre les programmes financés par les fonds de cohésion et par les plans de relance et de résilience, puisque tous deux sont destinés à des actions similaires dans des domaines tels que les transports ou les infrastructures énergétiques.

En outre, ils ajoutent que le mécanisme de relance et de résilience de 648 milliards d’euros, qui représente le premier déploiement à grande échelle d’une aide financière de l’UE non liée aux coûts réels, « augmente le risque qu’une même partie puisse recevoir deux fois de l’argent de l’UE ».

« Le double financement constitue un détournement des fonds publics de l'UE et un gaspillage de l'argent des contribuables européens. Mais malgré cela, les garanties dont nous disposons sont très insuffisantes », a relevé l'auditrice en charge du rapport, Annemie Turtelboom.

Les auditeurs admettent également que les garanties offertes par la Commission européenne sur l'absence de double financement reposent sur des preuves limitées car la conception du fonds anticrise présente un « angle mort » qui donne lieu à un « écart de fiabilité ».

À cet égard, ils expliquent que, comme le paiement est lié à la réalisation d'étapes et d'objectifs au niveau national, la Commission « ne connaît pas les détails des dépenses sur le terrain » et « n'a même pas un accès direct à l'intégralité des dépenses ». liste des bénéficiaires finaux dans les pays », un exemple qui, selon lui, illustre « comment les moyens actuels ne sont pas suffisants pour prévenir et détecter les cas potentiels de double financement ».

La Cour des comptes note en outre que peu de temps après la finalisation du rapport d'audit, la Commission a révélé qu'elle avait identifié les deux premiers cas potentiels de double financement avec des fonds du plan pour la reprise et la résilience.

Toutefois, les auditeurs estiment que l'identification de seulement deux cas dans un État membre « montre le caractère aléatoire du système de détection » et indiquent que les outils disponibles « ne sont ni adéquats ni efficaces » pour localiser les doubles financements.

RÉPONSE DE LA COMMISSION

Dans une réponse écrite également publiée ce lundi, la Commission a défendu que, dans le contexte des plans de relance, il existe un système de contrôle solide pour faire face au risque de double financement dès la phase initiale de conception du plan et tout au long de son exécution.

« Grâce à ce cadre de contrôle solide, la Commission et les États membres ont détecté d'éventuels cas de double financement. Cela démontre également l'efficacité des systèmes de contrôle mis en place, puisque la Cour des comptes n'a détecté aucun cas supplémentaire. La Commission est en contact avec aux États membres concernés d'analyser ce nombre limité de cas et de proposer des mesures correctives, si nécessaire », précise l'exécutif communautaire.

En outre, Bruxelles souligne que « l'interdiction du double financement par les fonds de l'UE est un concept ancré dans les cadres juridiques régissant les fonds de l'UE, et la Commission continue de travailler activement pour garantir une conformité et un contrôle stricts de tous les instruments de financement, y compris le mécanisme pour la reprise et la résilience. .