Les 360 soldats espagnols au Mali maintiennent leur activité en attendant l’avenir de la mission

MADRID, 2 nov. (EUROPA PRESS) –

L’Espagne maintient 360 soldats déployés au Mali qui poursuivent des activités de formation pour l’armée locale et des patrouilles de sécurité, en attendant des éclaircissements définitifs sur l’avenir de la mission de l’Union européenne, officiellement suspendue pour sept mois.

Après près de dix ans de présence militaire au Mali, la mission européenne se trouve dans une période d’impasse en raison de l’instabilité politique et sécuritaire du pays, de l’arrivée au pouvoir d’une junte militaire responsable de deux coups d’État en moins d’un an et de la l’influence de la Russie.

En octobre, l’Union européenne a décidé de réduire le contingent EUTM Mali « de manière progressive et ordonnée » d’ici la fin de l’année après avoir approuvé le nouveau plan d’adaptation de l’opération aux nouvelles circonstances du pays.

En attendant la finalisation de ce plan, les quelque 360 ​​militaires espagnols qui y sont déployés –selon les chiffres de l’Etat-major de la Défense (EMAD) fournis à Europa Press– poursuivent leurs activités « de soutien à la stabilité » dans la zone sahélienne.

Les Espagnols, pour la plupart issus de la VIIe brigade Galice de l’armée, concentrent leur activité dans les régions de Bamako (capitale du Mali) et de Koulikoro. De plus, la sécurité du déploiement est entre les mains des membres du régiment de cavalerie ‘Farnesio’ nº12 de l’armée et de l’infanterie de marine.

Parmi les activités qu’elles mènent, les Forces armées effectuent des patrouilles de reconnaissance ininterrompues, non seulement pour la sécurité de leurs propres forces armées, mais aussi pour la sécurité de la population locale.

Pour ce travail de sécurité, l’armée espagnole dispose de véhicules lourds tels que Lince ou RG31, ainsi que l’utilisation de drones pour surveiller d’en haut et prévenir toute menace éventuelle qui pourrait survenir pendant l’opération.

Les armées accordent également une importance particulière aux moyens de transmission, car la circulation de l’information en temps réel est d’une importance vitale et facilite la prise de décision du commandement face à toute situation défavorable pendant les opérations. De plus, tous les véhicules entrant dans le centre de formation de Koulikoro sont fouillés quotidiennement pour s’assurer qu’aucun artefact suspect n’entre dans l’établissement.

Les forces déployées s’occupent également des mouvements logistiques qui se traduisent par des transferts de fret et de personnel entre les bases militaires et l’aéroport de Bamako, y compris l’accompagnement et l’escorte des convois.

« RÉDUCTION PROGRESSIVE ET ORDONNÉE »

La revue stratégique de la mission a été formellement approuvée par les Vingt-sept le 17 octobre lors d’une réunion du Comité politique et de sécurité et le nouveau plan le lendemain. Cette décision entraînera « une réduction progressive et ordonnée » de la mission au Mali, avant la fin de l’année.

En tout état de cause, la mission maintient son mandat et sa durée intacts jusqu’en 2024. Bien sûr, elle a suspendu les travaux de formation de l’armée malienne depuis avril en raison de désaccords persistants avec la junte militaire de Bamako.

Le travail de formation a été interrompu en avril après n’avoir pas reçu de garanties suffisantes de Bamako que les soldats formés ne seraient pas sous le commandement de paramilitaires russes du groupe Wagner, qui opère dans le pays avec l’approbation de la junte militaire.

Maintenant, l’UE passe à l’étape suivante avec la réduction des troupes, qui comptaient autrefois 900 soldats européens, l’Espagne étant le plus grand contingent avec plus de 500 soldats.

La première réduction des troupes par l’Espagne a eu lieu en septembre dernier, lorsqu’elle a retiré l’unité d’hélicoptères en raison de la situation d’hibernation de la mission. Le contingent était alors composé des 360 soldats qui subsistent aujourd’hui.