L'Espagne s'oppose au fait de ne pas avoir précisé que les pays ne peuvent pas punir pénalement l'aide humanitaire
BRUXELLES, 13 décembre (EUROPA PRESS) –
Les ministres de la Justice de l'Union européenne se sont mis d'accord ce vendredi sur quelle sera leur position de négociation pour la réforme qui établit des peines minimales communes contre les mafias qui se livrent au trafic d'êtres humains, un durcissement des réglementations communautaires que l'Espagne partage fondamentalement mais contre laquelle elle a pris position. considérant que cela dilue la clause qui permet aux pays de ne pas punir pénalement ceux qui aident les migrants pour des raisons humanitaires.
La position convenue à 27 a été adoptée avec la seule opposition expresse de l'Espagne, bien que l'Allemagne et le Portugal aient également indiqué lors du débat ministériel leur désaccord avec la soi-disant « clause humanitaire » qui ne soit pas incluse dans les articles de la nouvelle norme. mais cela est relégué au préambule, sans la même valeur juridique.
Le ministre de la Présidence, de la Justice et des Relations avec les Cortès, Félix Bolaños, a averti lors du débat public tenu par les ministres à Bruxelles que si la référence à la clause humanitaire restait dans le « considérant », comme le propose la Commission de l'Union européenne Dans sa proposition initiale et désormais soutenue par les 27, l'UE enverra un « message politique qui, selon nous, pourrait être inquiétant ».
La clause en question existe déjà dans la législation communautaire en vigueur depuis 2002 pour préciser que certaines aides aux migrants irréguliers, notamment lorsqu'il s'agit de soutenir des membres de la famille ou de couvrir des besoins essentiels, ne peuvent pas être considérées comme constitutives du délit pénal de migrant. la contrebande.
Si la règle finale, que les 27 doivent encore négocier avec le Parlement européen, maintient la référence à cette clause dans les considérants et non dans les articles, il appartiendra aux États membres de décider comment traiter cette question dans leurs législation nationale.
Concernant les sanctions contre les trafiquants, la position du Conseil prévoit une peine de prison maximale d'au moins trois ans, même si celle-ci doit être étendue à au moins huit ans lorsque les trafiquants agissent dans le cadre d'une organisation criminelle ou lorsqu'ils recourent à des violences graves contre les migrants.
Contrairement à Bruxelles qui proposait des peines d'au moins 15 ans de prison pour les cas les plus graves, par exemple lorsque des trafics illégaux entraînent la mort de ceux qui tentent de rejoindre l'Union européenne, les gouvernements ont fixé ce seuil à au moins 10 ans, étant donné qu'il est la limite maximale prévue dans d’autres législations communautaires.
« Il est important que ce crime soit criminalisé de manière cohérente dans toute l'UE. En adoptant une position ferme contre les trafiquants, nous pouvons protéger les personnes contre l'exploitation par des criminels », a déclaré le ministre hongrois de la Justice et actuel président de l'UE, Bence Tuzson.