Les 27 étudient demain la création de centres d'expulsion hors UE pour accélérer les expulsions

BRUXELLES, 9 octobre (EUROPA PRESS) –

Les ministres de l'Intérieur de l'UE discuteront ce jeudi lors d'un déjeuner à huis clos de la manière d'accélérer les expulsions des migrants arrivant irrégulièrement sur le sol de l'UE avec des mesures « innovantes » réclamées par les gouvernements en faveur d'un durcissement de la politique d'asile, par exemple en créant des restrictions. centres d'expulsion en dehors de l'UE ou avec des sanctions contre les pays qui n'acceptent pas les rapatriés.

C'est ce qu'indique un document de travail qui a circulé parmi les 27 de la présidence tournante que la Hongrie occupe ce semestre pour préparer la discussion de la réunion des ministres à Luxembourg, dans un débat dont aucune décision ne sortira mais servira à « clarifier ».  » positions et possibilités sur la table, selon différentes sources diplomatiques.

Le texte, auquel Europa Press a eu accès, demande aux délégations s'il est temps d'explorer la « viabilité de solutions innovantes » comme la création de « centres de retour » pour expulser les migrants en situation irrégulière si leur expulsion n'est pas possible rapidement vers l'étranger. pays considérés comme d’origine ou de transit.

Il vise ainsi à réfléchir à des solutions « juridiquement, opérationnellement et diplomatiquement saines » permettant aux migrants d'être envoyés vers un pays tiers « sûr » pendant que leur expulsion définitive est résolue ou jusqu'à ce qu'ils acceptent de revenir « volontairement ».

Une autre idée proposée par la présidence hongroise est celle d'une plus grande fermeté et d'une plus grande rapidité dans les expulsions des personnes reconnues coupables d'un crime ou considérées comme une « menace pour la sécurité ».

En outre, il appelle à améliorer l'application des instruments « valables » dont dispose déjà l'Union européenne, comme la possibilité de punir les pays d'origine ou de transit qui ne coopèrent pas de manière adéquate aux programmes de retour, par exemple en durcissant la politique des visas comme déjà fait avec la Gambie et l’Éthiopie.

La Commission européenne a présenté une proposition de réforme visant à accélérer les expulsions sur laquelle les gouvernements ont pris position en 2019 mais qui est depuis bloquée car le Parlement européen ne s'est pas encore mis d'accord sur sa position, ce qui empêche d'entamer des négociations.

Plusieurs sources diplomatiques suggèrent que cette réflexion désormais ouverte aux Vingt-Sept est une forme de pression sur Bruxelles pour qu'elle retire cette proposition, que plusieurs pays jugent déjà obsolète, et présente une nouvelle approche, plus dure.

Dans ce sens, en effet, un bloc de 14 pays de l'Union européenne (dont l'Autriche, les Pays-Bas, la France, l'Allemagne et l'Italie) ont demandé dans un autre document une réforme de la directive retour pour disposer d'un nouveau cadre juridique qui. « facilite et accélère » les expulsions. La Norvège, la Suède et le Liechtenstein, qui ne sont pas membres de l'UE mais de l'espace Schengen sans frontières, signent également la position.

La lettre demande à l'Exécutif communautaire de revoir sa propre proposition pour un « changement de paradigme » dans le processus de retour qui limite les « responsabilités » du migrant qui arrive irrégulièrement dans l'Union européenne, afin que ses « droits et obligations » soient clairs.  » de sorte que s'il y a un manque de coopération, il subit « des conséquences et est sanctionné ».

Il est également probable que la réflexion sur la révision de la stratégie de retour sera également abordée lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne qui se tiendra à Bruxelles une semaine après la discussion des ministres.

Dans une première version du texte de conclusions consulté par Europa Press et qui pourrait encore subir des variantes, les dirigeants opteront pour « une action décidée à tous les niveaux » qui permettra « d'accroître et d'accélérer » les expulsions, pour lesquelles ils demanderont à la Commission une « nouvelle approche commune ».