Les 27 discuteront de l'opportunité de revoir les relations avec Israël et débloqueront les sanctions contre les colons violents.

BRUXELLES, le 15 mars (EUROPA PRESS) –

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne discuteront lundi à Bruxelles de l'opportunité de réviser l'accord d'association avec Israël en raison des violations des droits de l'homme commises lors de son offensive à Gaza. des événements violents qui ont été gelés pendant des semaines en raison des réticences de la Hongrie.

La réunion de ce lundi, au cours de laquelle aura lieu une vidéoconférence avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, est convoquée pour lancer le débat sur l'opportunité de revoir les relations avec Israël après la demande conjointe de l'Espagne et de l'Irlande à la Commission européenne et au Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, devra analyser d'ici un mois si Tel-Aviv respecte ses obligations en matière de droits de l'homme dans le cadre de sa campagne militaire contre la bande de Gaza.

Borrell portera la question à la table des ministres, car ce sont les États membres qui doivent décider s'ils comprennent qu'il existe une raison pour suspendre l'accord d'association. « C'est ce qui va être discuté ce lundi, s'il y a de la place pour avancer ou non dans la procédure », a indiqué un haut responsable de l'UE, qui a expliqué que toute indication des Etats membres serait suivie d'une proposition du Haut Représentant ou de la Commission. Toute décision serait laissée aux États membres puisqu'une suspension totale de l'accord nécessiterait l'unanimité, tandis que la suspension des aspects commerciaux nécessiterait une majorité qualifiée du Conseil.

Quoi qu’il en soit, d’autres délégations européennes sont plus sceptiques quant à la capacité de l’UE à agir contre Israël, soulignant qu’il serait plus pertinent que les efforts des 27 se concentrent sur la garantie de l’arrivée de l’aide humanitaire à Gaza.

L'Espagne a proposé cette révision comme une méthode pour accroître la pression contre Israël à un moment où les convois humanitaires sont attaqués, où le passage de la frontière est bloqué et où la communauté internationale s'efforce de fournir une aide aérienne et maritime. Aujourd'hui, des sources diplomatiques estiment qu'il y a une « claire évolution » de la position européenne vers la position espagnole et qu'elle est en tout cas plus équilibrée qu'au début de la crise, lorsque l'Allemagne ou la République tchèque refusaient de demander des pauses humanitaires.

Justement, les ministres des Affaires étrangères ont sur la table pour ajuster la position commune de l'UE pour exiger un « cessez-le-feu durable » dans la bande de Gaza, ce qui focalisera le débat des dirigeants du bloc lors du sommet de jeudi et vendredi à Bruxelles. Des sources européennes indiquent que tous les Etats membres soutiennent le cessez-le-feu à Gaza et que certains détails restent à déterminer dans la formule utilisée.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE espèrent également débloquer les sanctions contre les colons responsables d'épisodes violents en Cisjordanie, mesures paralysées depuis des semaines par la Hongrie et la République tchèque, en plus des doutes de l'Allemagne. Face à l’inaction de l’UE, l’Espagne a décidé de prendre des mesures de sa propre initiative et d’approuver des sanctions nationales, à l’instar de la France ou de la Belgique.

Parallèlement à ces sanctions, l'UE approuvera des restrictions contre les membres du Hamas pour les cas de violences sexuelles dans le contexte des attentats du 7 octobre, suite à l'accord pour réagir contre les éléments les plus radicaux en Palestine et en Israël qui torpillent la solution de deux états. L’accord au niveau européen prévoit de commencer par des mesures contre le Hamas ; on peut donc s’attendre à une séquence visant à punir en premier le groupe islamiste.

SANCTIONS POUR LA MORT DE NAVALNI

La réunion des ministres européens des Affaires étrangères sera également marquée par la situation en Russie, lors de la première réunion après les élections présidentielles au cours de laquelle Vladimir Poutine revalidera le mandat, avec la réponse à la mort de l'opposant Alexei Navalny dans une prison arctique le le 16 février dernier.

L’UE donnera son feu vert à l’accord visant à sanctionner les personnes impliquées dans sa mort, tout en espérant prendre des mesures pour donner son nom à un régime de sanctions spécifique contre les violations des droits de l’homme en Russie.

Par ailleurs, la situation sur le front de bataille en Ukraine et les propos du président français Emmanuel Macron sur un éventuel déploiement de troupes européennes sur le terrain planeront sur la réunion des ministres des Affaires étrangères, ainsi que sur le sommet des dirigeants de l'UE. A Bruxelles, ceux qui pensent que l'ambiguïté stratégique doit être maintenue quant à la réponse européenne à la Russie, sans exclure aucun scénario, et ceux qui pensent que la priorité doit être de maintenir l'approvisionnement en armes, ainsi que le soutien politique et financier à Kiev , sont divisés. « Nous n'allons pas discuter de l'opportunité d'amener ou non des troupes, il y a beaucoup de choses à faire en premier », a indiqué une source diplomatique.