BRUXELLES, le 7 juin (EUROPA PRESS) –
Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se réuniront ce jeudi à Luxembourg avec pour défi de surmonter le blocage de la réforme de la politique commune d’asile et de s’accorder sur un mécanisme de répartition de l’accueil des migrants arrivant irrégulièrement dans les pays d’entrée dans l’Union européenne. Union soumise à une plus forte pression des flux migratoires.
La solution sur la table des ministres est le résultat de mois de négociations au niveau technique menées par l’actuelle présidence que la Suède occupe ce semestre et qui entend garantir « l’équilibre » entre la solidarité réclamée par les pays du Sud, comme l’Espagne et L’Italie, et les lignes rouges des partenaires de l’Est et du Nord, qui en appellent à la « responsabilité » des premiers pour contenir les mouvements secondaires.
L’objectif est d’établir les critères et les seuils qui activeront un mécanisme de « solidarité souple » qui obligera les autres pays à réagir lorsque l’un des partenaires est débordé par l’arrivée de migrants, soit en relocalisant une partie des personnes sur son territoire arrivées soit en versant une indemnité forfaitaire pour chaque relocalisation que vous refusez.
Le dernier projet de proposition, auquel Europa Press a eu accès, prévoit une relocalisation d’au moins 30 000 migrants chaque année et une contribution financière d’au moins 600 millions d’euros par an à la réserve de solidarité des gouvernements qui n’acceptent pas donner asile à la partie qui leur correspond. La proposition d’accord prévoit également comme alternative un apport en matériel utile à la gestion et au contrôle des flux à hauteur de la valeur de la compensation estimée.
En tout état de cause, tant la Commission européenne que la présidence suédoise ont insisté ces derniers jours pour qu’il soit clair que le mécanisme dans lequel elles travaillent « en aucun cas » n’envisage la possibilité de fixer des « quotas de distribution obligatoires », une exigence qu’au Le début de la négociation était essentiel pour l’Espagne et le reste des pays méditerranéens, mais il a décliné en raison de l’impossibilité de parvenir à un accord à cet égard.
Selon le mécanisme proposé, la Commission européenne sera chargée de procéder à une évaluation annuelle de la situation dans chaque État membre et de déterminer ceux qui sont « sous pression » car ils n’ont pas la capacité de gérer un pic soudain de demandeurs d’asile. ou arrivées irrégulières.
Sur la base de cette évaluation, Bruxelles désignera quels pays peuvent demander à activer la « réserve de solidarité » et s’adresser à elle pour demander un soutien « raisonnable et proportionné », selon le projet. La clé de répartition des contributions tiendra compte de la taille de la population et de l’économie de chaque pays et l’exécutif communautaire évaluera également le volume de migrants qui doivent être relocalisés et la valeur de la compensation pour ceux qui refusent de participer à l’accueil partagé.
Les contacts de ces dernières semaines à Bruxelles ont permis de rapprocher les positions d’un « point intermédiaire » qui, s’il ne satisfait pleinement aucune délégation, semble suffisant pour convaincre la majorité qualifiée nécessaire à la réalisation de l’accord, selon diverses Sources européennes. .
À l’exception de la Pologne et de la Hongrie, qui rejettent catégoriquement toute réforme impliquant un partage du fardeau migratoire, il existe un consensus général sur la nécessité d’équilibrer responsabilité « obligatoire » et solidarité à travers un cadre « souple », s’il n’est pas possible de satisfaire pleinement l’un ou l’autre des deux blocs de pays.
A la veille de la rencontre de Luxembourg, un haut diplomate a concédé que « l’unanimité ne sera jamais atteinte » pour surmonter les soi-disant divergences en matière d’immigration entre les Vingt-sept, mais les partenaires voient un accord possible avec le soutien d’un majorité qualifiée suffisante si tant est qu’elles sauvent les dernières réserves de grands pays comme l’Italie.
Outre la Hongrie et la Pologne, des sources consultées par Europa Press préviennent que d’autres partenaires tels que l’Autriche et Malte sont également opposés à l’offre d’accord que les ambassadeurs ont examinée ce mercredi et il existe d’autres partenaires qui n’ont pas encore clairement affiché leur position ou, comme L’Italie ou l’Espagne demandent un peu plus de concession.
En tout cas, si les ministres parviennent à un accord sur la gestion et le traitement de l’asile, qui sont les deux règlements dont ils discutent ce jeudi, ce ne sera « qu’une partie du travail », rappelle l’un des négociateurs, car avec cela ils établiront leur mandat de négociation avec le Parlement européen, le co-législateur avec lequel ils aspirent à s’entendre sur la réforme avant les élections européennes qui se tiendront en juin de l’année prochaine.