L’engagement des jeunes et la politique sont à double sens

Cet article a été écrit exclusivement pour The European Sting par Mme Isabelle Karolinne Bispo Andrade, deux étudiantes en médecine de deuxième année de l’Universidade Tiradentes, Aracaju-SE, Brésil. Ils sont affiliés à la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA), partenaire cordial de The Sting. Les opinions exprimées dans cet article appartiennent strictement aux auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l’IFMSA sur le sujet, ni celui de The European Sting.

Les jeunes sont souvent présentés comme l’avenir – les futurs décideurs politiques, les futurs praticiens et les futurs dirigeants, mais ce récit ne reconnaît pas que les jeunes sont aussi le présent [2]. Ils sont souvent le public visé par les programmes sanitaires et sociaux, mais ils participent rarement aux processus décisionnels qui déterminent la manière dont ces programmes sont conçus, mis en œuvre ou évalués. À défaut d’impliquer les jeunes de manière significative, des adultes bien intentionnés peuvent manquer des occasions de créer des programmes et des politiques pertinents et efficaces pour les jeunes [1].

L’absence de progrès sur les principaux défis de santé s’est produite non pas en raison de l’absence de jeunes leaders passionnés en première ligne de la santé, mais malgré leurs efforts, en raison de l’insuffisance des possibilités de participation significative des jeunes. Cette réalité a alimenté des perceptions inexactes selon lesquelles « les mouvements de jeunesse émergents n’ont pas encore tourné leur attention vers la santé ». Au contraire, du changement climatique à la santé mentale en passant par la nutrition, les jeunes ont placé des sujets négligés en tête de l’agenda mondial de la santé. Cependant, un engagement significatif exige une responsabilité réciproque. S’attendre à la prestation d’interventions dirigées par des jeunes est irréaliste tant que les leaders mondiaux de la santé ne reconnaissent pas leur propre rôle dans l’inversion du statu quo : ils doivent investir dans le leadership participatif des jeunes. [2].

Les jeunes ont la capacité de collaborer de manière organique et peuvent assurer des politiques plus équitables qui reflètent diverses expériences vécues [2]. Mais les structures de gouvernance et une mentalité de silo empêchent la création d’opportunités suffisamment efficaces ou rapides pour exploiter de manière significative leur potentiel. Tout simplement, en omettant d’inclure la prochaine génération de jeunes leaders en tant que partenaires égaux dans la politique et la pratique.

Cependant, l’OMS a commandé le rapport Engager les jeunes pour la santé et le développement durable afin de fournir des domaines d’opportunité stratégique à l’OMS et à ses partenaires pour transformer la façon dont elle s’engage auprès des jeunes. De plus, le Portail d’action sur les connaissances de l’OMS offre une opportunité innovante de rassembler les communautés, y compris les jeunes, sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles. En outre, le Partenariat pour la santé maternelle, néonatale et infantile, en collaboration avec l’Alliance internationale des jeunes pour la planification familiale et la planification familiale 2020, a créé la Déclaration de consensus mondial sur l’engagement significatif des adolescents et des jeunes,dix le définissant comme un partenariat inclusif et intentionnel entre les jeunes et les adultes [3].

Nous pouvons applaudir ces progrès, mais il reste encore beaucoup à faire pour positionner les jeunes en tant que parties prenantes égales dans la réalisation des objectifs mondiaux, régionaux et nationaux en matière de santé. Notamment, il reste un sous-investissement substantiel des ressources intellectuelles et financières pour le développement et la mise en œuvre de stratégies d’engagement des jeunes tangibles et significatives. [3]. Il est temps de recadrer le récit : seule une relation à double sens entre les jeunes et les dirigeants établis peut parvenir à la santé pour tous. Sans les jeunes et les investissements nécessaires pour les impliquer, des progrès suffisants ne pourront tout simplement pas se produire [2].

Les références

1- Linda S. Sprague Martinez, Catalina Tang Yan, Astrée Augsberger, Uchenna J. Ndulue, Emmanuel Ayinde Libsch, Ja’Karri S. Pierre, Elmer Freemanet Katherine Gergen Barnet. Changer le visage de la prestation des soins de santé : l’importance de la participation des jeunes. Revue des affaires de santé [Internet]. 2022 octobre [cited 2023 Jan 27]; VOL. 39, NON. dix. Disponible depuis: https://www.healthaffairs.org/doi/10.1377/hlthaff.2020.00728

2- Arush Lal, Barbara Bulc, Marlene Joannie Bewa, Muhammad Yaeesh Cassim, Shakira Choonara, Enes Efendioglu, et al. Changer le récit : la responsabilité de l’engagement des jeunes est une voie à double sens. Journal The Lancet [Internet] 09 août 2019 [cited 2023 Jan 27]. Vol 3, Numéro 10, P 673-675. Disponible depuis: https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(19)30247-0/fulltext

3- Barbara Bulc, Batool AL-wahdani, Flavia Bustreo, Shakira Choonara, Alessandro Demaio, David Imbago Jáme, et al. Urgence de transformation : engagement des jeunes dans la santé mondiale. Journal The Lancet [Internet] 16 mai 2019 [cited 2023 Jan 27]. Vol 7, numéro 7, E839-E840. Disponible depuis: https://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(19)30221-9/fulltext

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