Le Parlement européen donne son aval aux nouvelles règles pour renforcer le contrôle des plateformes numériques

BRUXELLES, le 5 juillet (EUROPE PRESS) –

La session plénière du Parlement européen a donné mardi son aval à l’accord conclu entre les institutions de l’UE pour renforcer le contrôle sur les grandes plateformes numériques, avec de nouvelles règles contre la désinformation et les contenus haineux mais aussi pour lutter contre les pratiques abusives avec lesquelles les géants de la technologie limitent la concurrence des petites entreprises. .

La vice-présidente de la Commission européenne chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, a célébré après le vote à Strasbourg (France) que le nouveau paquet numérique instaure une plus grande protection des utilisateurs et de la transparence, tout en créant un « marché numérique » « équitable et ouvert ».

Lors d’un débat avant le vote, Vestager a estimé que l’adoption du forfait numérique est quelque chose d' »urgent » pour créer un marché numérique « sûr, équitable et plus compétitif » dans lequel les utilisateurs se sentent aussi protégés qu’en dehors d’Internet, où il doit respecter ce que le législateur « décide de ce qui est légal et de ce qui est illégal ».

Le paquet numérique entrera en vigueur à l’automne prochain, une fois que les Vingt-Sept donneront également leur soutien formel à l’accord conclu entre les institutions en mars dernier, même si les États membres auront encore quinze mois pour transférer les règles dans leur législation nationale.

Les députés ont approuvé la loi sur les services numériques avec 539 voix pour, 54 contre et 30 abstentions, tandis que la loi sur les marchés numériques a été adoptée avec le soutien de 588 voix, 11 contre et 31 abstentions.

La nouvelle règle pour les marchés numériques s’appliquera aux entreprises technologiques qui opèrent sur le marché européen et ont une capitalisation boursière d’au moins 75 000 millions d’euros ou un chiffre d’affaires annuel de 7,5 millions, ont un trafic d’au moins 45 000 millions d’utilisateurs actifs par mois et fournissent « service de base » en tant que plate-forme.

Selon les nouvelles règles, les contrôleurs ou « gatekeepers », tels que Google, Meta (Facebook), Amazon, Microsoft ou Apple, doivent assumer une série « d’obligations et d’interdictions » pour garantir une concurrence loyale.

Elles doivent être interopérables avec les plus petites plateformes de messagerie si elles en font la demande, afin qu’elles puissent échanger des messages, envoyer des fichiers ou passer des appels vidéo avec toutes les applications pour assurer une offre plus large.

Le nouveau règlement prévoit également que la Commission européenne peut imposer des sanctions pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise non conforme au cours de l’année précédente.

L’amende peut monter jusqu’à 20% en cas de récidive et, en cas d’infraction systématique, l’exécutif communautaire peut également empêcher la plateforme fautive de racheter d’autres sociétés pendant un certain temps.

Quant à la loi sur les services numériques, il s’agit d’établir des obligations claires pour les fournisseurs de services numériques, tels que les réseaux sociaux ou les marchés électroniques, selon le principe selon lequel « ce qui est illégal dans la vie réelle l’est également dans le numérique ».

Ainsi, les géants de la technologie devront prendre des mesures pour neutraliser les contenus illégaux diffusés sur le réseau, les exigences de traçabilité et de contrôle des ventes en ligne seront également renforcées –y compris des contrôles aléatoires– et la responsabilisation des plateformes.