Le Médiateur européen prévient que l’inaction de Frontex pourrait donner l’impression que l’UE est « complice » des décès de migrants

BRUXELLES, le 28 février (EUROPA PRESS) –

La Médiatrice de l’Union européenne, Emily O’Reilly, a mis en garde ce mercredi contre le risque que l’Union européenne soit considérée comme « complice » de la mort de migrants en haute mer si les règles qui limitent l’action des migrants ne sont pas respectées. l’agence européenne de contrôle des frontières (Frontex), qui peut offrir un soutien aux États membres dans les opérations de sauvetage mais ne peut intervenir sans l’autorisation des autorités nationales.

Il regrette ainsi que l’agence inclue le mot « garde-côtes » dans sa définition mais que son mandat et sa mission « n’atteignent clairement pas cela » et prévient que pour que Frontex puisse remplir son devoir de sauver des vies en mer, il est Il est nécessaire que les législateurs européens prennent des mesures pour garantir qu’elle dispose des « outils » qui lui manquent aujourd’hui.

« Il existe une tension évidente entre les obligations de Frontex en matière de droits fondamentaux et son obligation de soutenir les États membres dans le contrôle et la gestion des frontières », déclare O’Reilly dans une lettre après l’enquête ouverte en juillet dernier pour évaluer le rôle de l’agence européenne dans la réponse. au naufrage en mer Ionienne, au large des côtes grecques, qui a coûté la vie à des centaines de migrants.

« Nous devons nous demander pourquoi un navire qui avait si manifestement besoin d’aide n’a jamais reçu cette aide alors qu’une agence de l’UE, les autorités de deux États membres (Italie et Grèce), la société civile et des navires privés connaissaient son existence », critique le Médiateur européen.

Le Médiateur de l’UE a ouvert son enquête quelques semaines après qu’environ 600 personnes sont mortes en juin 2023 à cause du naufrage du bateau « Adriana » dans la mer Ionienne, car il était déjà confirmé que Frontex avait alerté les autorités grecques de l’événement et proposé son aide. sans qu’il soit clair s’il aurait pu faire plus.

L’organisme communautaire s’interroge sur le fait que Frontex n’a pas la capacité de décider de la manière dont les opérations de sauvetage en haute mer sont organisées et menées, une question dont la Commission européenne elle-même souligne fréquemment qu’elle dépend de la compétence exclusive des États membres. . .

Bruxelles, qui a « pris note » des conclusions d’O’Reilly, comme l’a indiqué la porte-parole communautaire de l’Intérieur, Anitta Hipper, qui a évité de commenter le fond du rapport ce mercredi et s’est limitée à assurer qu’elle y répondrait  » en temps utile » à la lettre envoyée par le Médiateur européen.

Quoi qu’il en soit, les conclusions du médiateur européen soulignent que les règles actuelles laissent Frontex dans une situation « incapable de respecter pleinement ses obligations en matière de droits fondamentaux et trop dépendante des États membres pour agir lorsque les bateaux transportant des migrants dans lesquels ils se trouvent danger ».

Selon les informations recueillies par cette organisation sur la tragédie ionienne, Frontex a proposé son soutien aux autorités grecques à quatre reprises, notamment par le biais d’une surveillance aérienne, « mais n’a reçu aucune réponse ».

« Les règles actuelles signifient que Frontex n’était pas autorisée à se rendre sur le site d’Adriana dans des périodes critiques sans l’autorisation des autorités grecques », souligne le Médiateur européen, précisant que les garde-côtes européens sont arrivés dans la zone en deux instants, un il l’a « brièvement » en avion après la première alerte des autorités italiennes et la seconde, 18 heures plus tard avec un drone alors que le bateau avait déjà coulé.

L’enquête menée par le médiateur européen souligne également que Frontex manque de lignes directrices internes sur la manière d’émettre des signaux d’urgence et qu’il existe des lacunes dans la manière de garantir que ceux qui contrôlent le respect des droits fondamentaux au sein de l’agence soient suffisamment impliqués dans la prise de décision de l’agence. agences maritimes.