MADRID, 12 juillet (EUROPA PRESS) –
Le gouvernement marocain réfléchit à l’avenir de l’accord de pêche avec l’UE et prendra une décision en concertation avec les partenaires européens, bien que le ministre des Affaires étrangères, Naser Burita, ait reconnu que le royaume alaouite recherche « une valeur ajoutée plus claire ».
Lors d’une conférence de presse à Rabat, Burita a souligné que l’accord de pêche est toujours en vigueur et que ce qui expire le 17 juillet est le protocole de pêche, en vertu duquel les navires des États membres sont autorisés à pêcher dans les eaux marocaines et aussi dans Sahara occidental.
Le ministre marocain a souligné qu’il s’agit d’une expiration « programmée » depuis la signature du protocole, pour une durée de 4 ans, à compter du 18 juillet 2019 et a qualifié son application de « satisfaisante », soulignant que la coopération avait été » positifs et mutuellement bénéfiques » à l’heure actuelle, selon l’agence d’État MAP.
Burita a indiqué que le gouvernement marocain mène une réflexion sur l’avenir de l’accord de pêche en tenant compte de trois paramètres. Le premier d’entre eux, a-t-il dit, est doctrinal et a à voir avec la politique étrangère esquissée par le roi Mohamed VI, qui privilégie les associations « à plus forte valeur ajoutée ».
« Le Maroc veut des associations plus avancées, dans lesquelles la valeur ajoutée marocaine est plus forte », a souligné Burita. En second lieu, il a indiqué que le Maroc a élaboré une stratégie nationale de la pêche et a mis en œuvre une vision dédiée au développement du secteur, qui tient compte des attentes des opérateurs et nécessite des adaptations dans le cadre de l’interaction avec les partenaires.
Enfin, il a indiqué que le gouvernement marocain prend également en compte les données scientifiques, dans le but de préserver cette ressource naturelle importante pour le Maroc et les Marocains, et de garantir sa pérennité.
Ainsi, le ministre a assuré que « le Maroc interagira avec la partie européenne sur la base de cette réflexion qui est en cours », soulignant que le dialogue et la coopération avec les Vingt-sept est permanent.
En ce sens, il a précisé que cette semaine une réunion est prévue à Bruxelles entre les autorités marocaines et leurs homologues européennes, dans le cadre d’une Commission Mixte sur la Pêche, pour faire le bilan des quatre années du Protocole Pêche.
La fin dudit protocole forcera le départ des pêcheurs espagnols des eaux marocaines et du Sahara Occidental à partir du 17 juillet. L’Espagne détient 92 des 138 licences de pêche dont bénéficient les flottes andalouse, galicienne et canarienne. Le gouvernement a confirmé cette semaine qu’il finalisait une aide aux armateurs et aux pêcheurs cofinancée par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEMP).
La Commission européenne avait indiqué qu’elle ne négociait pas de nouveau protocole avec Rabat dans l’attente de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur l’accord de pêche, qui devrait être prononcé à la fin de cette année.
En 2021, le Tribunal de l’UE a annulé la décision du Conseil approuvant la conclusion de l’accord d’association pour une pêche durable entre l’UE et le Maroc et son protocole, bien qu’elle ait conservé ses effets jusqu’à ce que la CJUE se prononce sur les pourvois que tant le Conseil que le la Commission ont déposé contre la peine.