Le curateur général d’Andorre appelle à la « sérénité » dans les débats qui touchent la co-principauté

Roser Suñé nous encourage à affronter sans crainte les négociations de l’accord avec l’UE

ANDORRE LA VIEILLE (ANDORRE) 14 (EUROPA PRESS)

L’administrateur général d’Andorre (président du Parlement), Roser Suñé, a demandé ce mardi la « sérénité » dans les débats qui touchent à la configuration institutionnelle du pays, c’est-à-dire la co-principauté.

Il l’a fait dans son discours lors de la célébration du jour de la Constitution, qui est précisément son 30e anniversaire cette année, et qui est sa dernière intervention en tant que fiduciaire étant donné qu’il y a des élections générales le 2 avril et qu’il a déjà annoncé qu’il se retirait de la politique active.

Suñé a rappelé que les presque 750 ans d’histoire du pays illustrent « de manière déchirante » la raison d’être de la Co-Principauté et que la force du pays est un atout très précieux qu’il faut toujours prendre en compte, selon ses mots .

Sans citer de sujet précis, mais avec le débat sur la dépénalisation de l’avortement à l’ordre du jour, il a indiqué que les changements interviennent « au bon moment qui leur correspond » et, pour cette raison, il considère que les forcer peut conduire à des situations de ceux qui ne savent pas comment trouver la sortie.

En ce sens, il a demandé à être « raisonnable » et à comprendre la responsabilité que l’on a pour l’avenir des citoyens de la Principauté.

UNION EUROPÉENNE

Dans son discours, la médiatrice a passé en revue d’autres défis auxquels le pays est confronté, comme la négociation pour parvenir à l’accord d’association avec l’Union européenne, qu’elle a défini comme l’un des débats « les plus puissants » pour consolider la présence d’Andorre en Europe.

La syndic a admis que la négociation sera « longue et complexe » et qu’elle nécessitera un effort conjoint, généreux et intelligent de la part de chacun pour arriver à son terme, a-t-elle déclaré.

Pour cette raison, il a demandé à travailler avec « rigueur et persévérance », et a averti que la peur n’est pas bonne conseillère, pour laquelle il a indiqué que la clarté dans la présentation du travail doit permettre d’atteindre un environnement facilitant.

LIEU D’HABITATION

Roser Suñé a aussi eu des mots pour le problème du logement, une question « très complexe » et pour laquelle il n’y a pas de solutions miracles, a-t-elle dit.

Le curateur a rappelé l’article 33 de la Constitution, qui établit que les pouvoirs publics doivent promouvoir les conditions nécessaires pour que chacun ait un logement décent, ainsi que l’article 31, sur le rôle de l’Etat pour assurer l’utilisation rationnelle des terres et des ressources naturelles.

Ainsi, il considère que la transition écologique et les politiques post-croissance doivent être « le pilier » de l’action politique.

Ces deux thèmes lui ont aussi servi à défendre la validité d’une Magna Carta qui fête aujourd’hui ses 30 ans, et à mettre en lumière « la sagesse et la vision d’avenir » des hommes et des femmes qui en ont façonné le texte en 1993.

ÉLECTIONS

Enfin, compte tenu de la proximité des élections législatives, il a lancé un appel à la participation de tous les citoyens ayant le droit de vote, affirmant que l’abstention est « un échec collectif » qui implique une construction institutionnelle pas tout à fait solide.

Suñé a souligné la nécessité de revaloriser la politique, « qui connaît des moments de discrédit », avec une haute vision et un travail constant au profit de la population.

En fait, il a souligné la nécessité de renforcer la participation de la société civile dans les processus de prise de décision, sans renoncer à la responsabilité qui correspond aux élus.