Le BCSC conçoit un investissement dans la cybersécurité pour réduire la « dépendance technologique » de l’UE vis-à-vis des autres économies

Ce fonds a la participation de 42 agents d’investissement et absorbera au moins un milliard sur cinq ans

BILBAO, 12 août (EUROPA PRESS) –

Le Basque Cybersecurity Center (BCSC) a été choisi pour concevoir un fonds d’investissement public-privé pour les entreprises de cybersécurité dont les objectifs sont de « promouvoir » l’investissement dans ce type d’entreprise au niveau européen, de renforcer ce secteur stratégique et de « réduire la dépendance technologique actuelle  » que l’Union européenne a par rapport aux autres économies mondiales.

Le centre vise à positionner le Pays basque comme une référence internationale dans l’application des technologies de cybersécurité à l’industrie et, comme l’a rapporté Europa Press, fin juin 2021, la signature d’un accord a été confirmée par lequel l’organisme donne « le premier pas vers la création d’un fonds européen ambitieux ».

Ce fonds vise à « promouvoir » l’investissement dans les entreprises européennes de cybersécurité, à renforcer ce secteur stratégique et à « réduire la dépendance technologique actuelle de l’Union européenne » vis-à-vis des autres économies mondiales.

Comme le souligne le BCSC, composé de départements du gouvernement basque et des centres technologiques Tecnalia, Vicomtech, Ik4-Ikerlan, Basque Center for Applied Mathematics, le fonds susmentionné, appelé European Cybersecurity Investment Platform (ECIP), est un « puissant initiative publique -privée » qui a la participation de 42 agents d’investissement et qui aspire à absorber un investissement d’au moins 1 000 millions d’euros au cours des cinq prochaines années.

Un rapport du centre lui-même avertit que la cybersécurité en Europe forme « un marché complexe et fragmenté » caractérisé par « un manque d’investissement et un manque de clients stratégiques et une position commerciale faible ».

« DÉFICIENCES » EN EUROPE

Selon cette même étude, du fait de « ces lacunes », le secteur de la cybersécurité en Europe a enregistré en 2019 un écart de financement de 4 000 millions d’euros par rapport à celui des États-Unis et un « déficit notable de compétitivité » par rapport à d’autres pays comme Israël. et la Chine.

Pour cette raison, comme ils l’ont souligné, la réflexion sur « ces déficits » a conduit l’Organisation européenne de la cybersécurité (ECSO) à promouvoir, avec le « leadership » du centre basque BCSC et main dans la main avec la Banque européenne d’investissement , la plateforme ECIP pour « corriger ces inégalités, attirer les investissements internationaux vers les start-up et PME européennes de la cybersécurité, et ainsi développer des solutions stratégiques sur le continent ».

Concernant l’augmentation du nombre de cyberattaques depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le BCSC a affirmé que nous vivons dans un monde « globalisé et interconnecté » dans lequel « maintenant plus que jamais les événements qui se déroulent dans d’autres parties du globe peuvent être susceptibles d’affecter d’autres régions », ainsi le conflit en Ukraine « a mis la planète entière en état d’alerte ».

Pour cette raison, le BCSC a préparé une « situation particulière d’incertitude » qui regroupe une série d’enjeux à prendre en compte, une série de recommandations, de mesures techniques et de conseils pour « faire face aux situations d’incertitude » et applicables à d’autres scénarios.

Il s’agit notamment de mesures telles que la configuration sécurisée des appareils de l’entreprise, la protection contre les programmes ou connexions malveillants, les copies de sauvegarde ou le contrôle d’accès.

DONNÉES BASQUES

Le centre basque de cybersécurité a géré un total de 438 incidents enregistrés dans des entreprises en 2021, dont 187 au total étaient liés à la fraude, 81 à des contenus abusifs et 59 à des tentatives d’intrusion. Au total, 50 étaient liées à des systèmes vulnérables, 18 à des logiciels malveillants, 25 à des intrusions, 9 à la collecte d’informations, 2 à la sécurité des informations, 1 à la disponibilité et 6 à des incidents non classifiés.

Un rapport du centre lui-même indique qu’après 2020, une année au cours de laquelle les conséquences du covid-19 étaient évidentes à tous égards,
2021 « a encore chargé de nombreuses vulnérabilités en termes de cybersécurité », et de nombreuses entreprises qui avaient initialement opté pour le travail à distance, sont revenues à leur manière habituelle de faire leur travail, mais avec de nombreuses nouvelles implémentations technologiques. En chiffres, les incidents gérés en 2020 sont au total de 501, contre 253 en 2019.

Pour sa part, dans le rapport sur « l’état de la cybersécurité au Pays basque », correspondant au premier trimestre 2022, 182 766 menaces de différentes natures ont été identifiées, entraînant la réalisation de 3 281 enquêtes après une première analyse et prise compte du niveau de leur criticité.

L’objectif de ce travail est basé sur l’identification des risques et menaces les plus pertinents qui ont affecté le Pays basque au cours de cette période afin que le tissu d’entreprise, les administrations publiques et la société basque en soient conscients et adoptent des mesures pour défendre la situation de risque courant, si nécessaire.