L’armée israélienne démolit à nouveau une école palestinienne financée par l’UE près de Bethléem

L’UE a condamné la démolition et a appelé au respect du droit à l’éducation des mineurs palestiniens

MADRID, le 7 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Des militaires israéliens ont de nouveau démoli ce dimanche à l’aide de bulldozers une école palestinienne financée par des fonds de l’Union européenne à Bayt Tamar, dans la périphérie de Bethléem. L’UE a condamné la démolition.

L’armée est entrée dans la ville et a détruit le collège Yubbet Adh Dhib, qui a été démoli il y a six ans, selon l’agence de presse palestinienne WAFA.

Le directeur de l’éducation de Bethléem, Bassam Yaber, a expliqué que l’école accueillait 60 élèves entre la première et la quatrième année et a rappelé qu’elle avait déjà été démolie en 2017 et reconstruite la même année.

La Cour suprême israélienne avait autorisé la démolition de l’école en mars et ainsi résolu le dernier recours présenté par l’organisation humanitaire Saint-Yves et la Commission pour la colonisation de la résistance au mur, a souligné le directeur de l’organisation pro-palestinienne, Hassan Briyié .

Brijié a souligné que l’école avait été reconstruite sur un terrain donné par les clans palestiniens de la région et avec toute la documentation en règle.

Après la démolition, des affrontements ont éclaté entre les forces militaires palestiniennes et les voisins de la région et ils ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la population. De nombreux voisins ont dû être soignés pour noyade.

CONDAMNE PAR L’UE

L’UE a condamné la démolition et rappelé qu’elle avait demandé aux autorités israéliennes de ne pas procéder à la démolition « qui touche 81 mineurs et leur éducation ».

« L’Union européenne condamne la démolition de l’école financée par l’UE à Jubbet Adh Dhib, dans le territoire palestinien occupé », a déclaré le Service européen pour l’action extérieure dans un communiqué.

Bruxelles a également rappelé que « les démolitions sont illégales au regard du droit international » et que « le droit des mineurs à l’éducation doit être respecté ». C’est pourquoi il exhorte Israël à « paralyser toutes les démolitions et expulsions » car « elles ne font qu’augmenter les souffrances de la population palestinienne et provoquer une montée des tensions ».

L’UE a rappelé qu’en 2022 seulement, 954 démolitions ont été effectuées en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, le nombre le plus élevé depuis 2016. « Plus de 80 % des structures (781) se trouvaient dans la zone C » sous la juridiction exclusive du Les autorités israéliennes, selon Bruxelles, qui a souligné que ces démolitions ont causé 1.032 personnes déplacées. « Cette année, la même tendance inquiétante se poursuit », a souligné l’UE.

L’organisation pacifiste Peace Now, Paz Ahora, avait averti que la démolition avait été demandée par « l’organisation de droite Regavim » car il s’agissait d’une construction illégale et dangereuse.

« C’est une honte que le gouvernement d’Israël (…) va démolir une école pour garçons et filles palestiniens. Le gouvernement n’a jamais pris la peine de se conformer à ses obligations morales et légales de couvrir les besoins les plus élémentaires des voisins palestiniens. des territoires occupés », a-t-il dénoncé.