L’Argentine demande de mettre à jour l’accord entre l’UE et le Mercosur pour éviter « l’asymétrie » entre les blocs

Il estime que les efforts que chaque région doit fournir sont « inégaux »

MADRID, 3 juillet (EUROPA PRESS) –

Le ministre argentin des Affaires étrangères, du Commerce international et du Culte, Santiago Cafiero, a appelé à « réactualiser » l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur qui avait été conclu en 2019 pour éviter un scénario d' »asymétrie » entre les deux blocs économiques, ce qui signifie que les efforts consentis par ces régions sont « inégaux ».

Dans son discours lors de la 62e réunion du Mercosur, qui se tiendra ce lundi à Puerto Iguazú (Argentine), Cafiero a défendu que l’Argentine partage l’objectif d’avancer dans cet accord mais juge nécessaire de travailler et de mettre à jour les textes de l’année 2019 afin qu’ils obtiennent de « bons résultats » pour les deux parties.

« L’approfondissement du lien entre le Mercosur et l’Union européenne est un signal politique nécessaire dans un contexte international de conflit et d’incertitude. Cependant, l’accord conclu en 2019 représente un effort inégal entre les blocs et ne répond pas au scénario international actuel », a souligné.

POINTS CRITIQUES

Parmi les points à repenser, le gouvernement argentin met l’accent sur la libération « inégale » des tarifs d’un bloc à l’autre. Alors que le Mercosur libère les droits de douane pour 95% des exportations européennes de produits agricoles, Bruxelles ne les libère que pour 82%, comme l’explique Cafiero, avec des quotas permanents sur certains produits devenus « obsolètes ».

« Cela signifie que la marge des politiques publiques a été plus restreinte pour un bloc que pour l’autre », a-t-il souligné.
en présence de leurs homologues du Mercosur.

De même, au centre des préoccupations se trouvent les nouvelles exigences en matière environnementale de l’Union européenne. Le chef des Affaires étrangères a estimé que le texte présenté par Bruxelles présente une vision « partielle » du développement durable, excessivement centrée sur l’environnement, avec peu de considération pour le développement économique et social.

Parmi ses critiques, les nouvelles obligations posées par l’Union européenne en matière de changement climatique, de déforestation ou de biodiversité vont « même au-delà » de ce qui a été convenu dans les enceintes multilatérales. « Comment allons-nous le mettre en œuvre ? », s’est interrogé

Ainsi, le refus temporaire de l’Argentine de signer l’accord de 2019 n’est pas dû à des questions « politiques » ou « émotionnelles », mais plutôt à des critères objectifs, avec une attention particulière au protectionnisme vert qui affecte le commerce, en particulier pour les pays qui sont des produits alimentaires et matières premières comme les membres du Mercosur.

ENGAGEMENT SANS ÉQUIVOQUE

Malgré les réticences, le ministre argentin des affaires étrangères a transféré l’engagement « sans équivoque » d’ouvrir le bloc du Mercosur au commerce international, en se concentrant sur l’accord avec l’Union européenne comme une opportunité « concrète » et un véhicule « efficace » pour promouvoir le rôle du bloc sur la scène mondiale et attirer les investissements.

En ce sens, Cafiero a réitéré que la clé n’est pas « de signer ou de ne pas signer » le texte, mais plutôt de trouver un accord qui permette le développement d’une intégration entre les blocs qui réduise les écarts, favorisant la production, l’emploi et les nouvelles technologies des deux côtés de l’océan.

À leur tour, de nouveaux points doivent être inclus dans le traité qui n’avaient pas été abordés en 2019, comme la coopération technique et financière, ceci étant une question qui a déjà été discutée entre les pays du Mercosur, et qui fait partie de l’opposé de l’Argentine. .