L’Andorre s’ouvre pour étudier les effets d’un « non » à l’accord d’association avec l’UE

Espot et Dartout défendent la nécessité d’expliquer les particularités des petits États

ANDORRE LA VIEILLE (ANDORRE) 3 (EUROPA PRESS)

Le chef du gouvernement par intérim d’Andorre, Xavier Espot, s’est ouvert à l’étude des conséquences du rejet d’un accord d’association à l’Union européenne (UE) lors d’un référendum.

Il l’a dit ce vendredi lors de la conférence de presse à l’issue de l’entretien qu’il a eu avec le Ministre d’Etat monégasque, Pierre Dartout, après que ce dernier ait expliqué qu’une initiative similaire avait été promue en Principauté monégasque.

Espot a reconnu qu’il s’agit d’un aspect qui parfois « n’a pas été suffisamment pris en compte » et que des travaux peuvent commencer parallèlement aux négociations avec l’UE, bien qu’il ait estimé que cela relèverait de la responsabilité du prochain gouvernement.

Pour sa part, Dartout a expliqué que la réalisation de l’étude a été « très importante » car dans son cas, ils n’ont pas le chiffre du référendum et l’accord doit être ratifié par le Conseil national, qui est sa chambre législative.

NÉGOCIATION

L’accord d’association avec l’UE a été l’un des thèmes centraux de la visite que Dartout a effectuée en Andorre, puisque depuis 2015, les deux pays, avec Saint-Marin, négocient conjointement le pacte pour faire partie du marché intérieur européen , déclare le gouvernement andorran dans un communiqué.

En effet, Espot a souligné l’importance de négocier en commun pour traiter des dossiers multilatéraux « et faire comprendre la vision partagée des petits Etats », même si chacun d’eux traite ses spécificités de manière bilatérale.

Dans le même sens, s’est exprimé Dartout, qui a préconisé d’utiliser le climat de « bonne coopération » entre Andorre et Monaco pour avancer ensemble dans les négociations, mais sans perdre de vue qu’il ne s’agit pas de devenir des États membres.

Les partis l’ont illustré dans la « voix commune » qu’ils tiendront lors des prochaines réunions de la Communauté politique européenne (CPE), le forum de débat créé à la demande du président français Emmanuel Macron.

TOURISME ET FISCALITÉ

Tout au long de la matinée de ce vendredi, les délégations andorrane et monégasque ont tenu différentes réunions de travail dans le domaine touristique et fiscal.

En ce sens, il a été convenu de favoriser les échanges entre les deux pays, étant donné qu’il y a quelques mois a été signé l’accord de non double imposition (CDI), qui entrera en vigueur prochainement.

Des informations ont également été partagées sur le modèle touristique des deux pays, le modèle de tourisme de congrès opéré par Monaco et le modèle de tourisme de montagne et de neige proposé par Andorre, et il a été convenu de rechercher des synergies pour aider à diversifier les offres respectives.

En effet, comme le rapporte le Gouvernement dans le même communiqué, après les réunions de travail, la délégation monégasque s’est rendue sur le secteur de Soldeu de Grandvalira qui accueillera ce mois-ci les finales de la Coupe du monde de ski alpin.

La délégation andorrane, conduite par Xavier Espot, était complétée par la ministre des Affaires étrangères par intérim, Maria Ubach, le ministre des Finances par intérim et porte-parole, Cesar Marquina, le ministre du Tourisme et des Télécommunications par intérim, Jordi Torres, et l’ambassadeur d’Andorre en France et Monaco, Eva Descarrega.

Côté monégasque, outre Dartout, la délégation était composée de la ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Isabelle Berro-Amadeï, du haut-commissaire aux Affaires européennes, Isabelle Costa, et du conseiller technique en charge de la coordination de la Cellule Europe , Véronique Campana.