L’Allemagne continue d’étudier « avec une vision critique » les nouveaux plans de migration réglementée dans l’Union européenne

BERLIN, 16 juillet (APD/PE) –

Le gouvernement allemand étudie toujours les nouveaux plans de migration réglementée de l’UE qui accordent à ses États membres des délais plus longs pour enregistrer les demandes d’asile aux frontières extérieures, ainsi que la possibilité d’abaisser les normes d’hébergement et de soins.

En revanche, la ministre allemande de l’intérieur Nancy Faeser, une social-démocrate, a appelé à un changement de la politique migratoire de l’UE afin de limiter le nombre de réfugiés grâce à des mesures d’identification, d’enregistrement et de contrôle pour les personnes déjà aux frontières extérieures de l’UE.

« Le règlement proposé est toujours soumis à examen au sein du gouvernement fédéral », a expliqué dimanche un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur, tandis que d’autres sources du ministère ont ajouté que Berlin « adopte une vision particulièrement critique » de ces réglementations.

Le 8 juin, les ministres de l’intérieur de l’UE ont voté en faveur de réformes globales du système d’asile à une majorité suffisamment large. Dans le cadre de ces plans, les demandes d’asile des immigrés en provenance de pays dont le taux de reconnaissance est inférieur à 20 % doivent être examinées aux frontières extérieures de l’UE dans un délai de 12 semaines.

Pendant cette période, les personnes en quête de protection seront tenues de rester dans des centres d’accueil strictement contrôlés. Ceux qui n’ont aucune chance d’asile seront renvoyés immédiatement.

L’Allemagne a particulièrement insisté pour convenir d’un mécanisme de solidarité dans le pacte migratoire de l’UE. Alors qu’ils ont finalement réussi dans les négociations, Berlin a dû faire des sacrifices dans d’autres domaines, notamment ces procédures d’asile accélérées aux frontières européennes.

En outre, ceux qui recherchent une protection dans des situations de crise devront passer plus de cette période de 12 semaines dans des centres d’accueil près de la frontière.

Une situation de crise doit être considérée, par exemple, une situation où un autre pays tente d’exploiter les réfugiés à des fins d’influence politique, comme cela s’est produit récemment à la frontière biélorusse-polonaise.

Lors des négociations, le ministre allemand de l’Intérieur a fait valoir que les familles avec enfants devraient être exemptées des formalités aux frontières. Cependant, pour rendre la percée possible, il a dû accepter qu’une renonciation ne soit peut-être pas possible.

En décembre, le gouvernement allemand s’est abstenu de voter sur le règlement d’exploitation. Depuis lors, le ministère a été impliqué dans des négociations visant à améliorer les normes pour les personnes en quête de protection et à fournir une procédure uniforme et gérable pour les États membres en situation de crise, selon les sources du ministère.

Selon l’Office fédéral des migrations et des réfugiés, environ 150 000 personnes ont demandé l’asile en Allemagne pour la première fois au cours du premier semestre de cette année. Cela représente environ 77 % de demandes de plus pour la première fois qu’à la même période l’an dernier.

Les réfugiés de guerre d’Ukraine ne sont pas inclus dans ce nombre, car ils bénéficient d’une protection en vertu d’une directive de l’UE et n’ont pas à demander l’asile.