Lagarde soutient la dette commune de l’UE pour combler le déficit d’investissement avec la Chine et les États-Unis.

BRUXELLES, 4 décembre (EUROPA PRESS) –

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a soutenu mercredi que l'UE finance avec une dette commune les investissements communs « bien définis » nécessaires pour combler le fossé qui sépare le bloc de concurrents comme la Chine ou les États-Unis. .

C'est ce qu'a déclaré Lagarde lors de son discours devant les députés européens de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, devant lesquels elle a souligné une stratégie que la BCE défend depuis un certain temps.

La Française a insisté sur le fait que l'UE doit unir ses forces sur la base des recommandations du rapport que l'ancien Premier ministre italien et son prédécesseur au pouvoir, Mario Draghi, ont préparé à la demande de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Selon le diagnostic de Draghi, l'UE aura besoin d'un effort de 800 milliards d'euros par an pour numériser et décarboner l'économie et augmenter sa capacité de défense, un poste qu'il propose de financer en émettant davantage de dette commune, même si des pays traditionnellement plus frugaux comme l'Allemagne ou bien les Pays-Bas l'ont déjà catégoriquement rejeté.

« Les défis auxquels nous sommes confrontés nous obligent également à repenser le rôle de l'UE dans la réponse aux besoins d'investissement stratégiques. Comme l'ont observé Enrico Letta et Mario Draghi dans leurs rapports, l'Europe est actuellement en deçà de son potentiel », a expliqué Lagarde au Parlement européen.

Selon lui, une idée « clé » présentée dans les deux rapports est que « l'Europe est plus grande que ses composantes », c'est pourquoi il a défendu que des investissements communs bien définis au sein de l'UE stimuleraient la croissance potentielle et contribueraient à la stabilité macroéconomique.

« Ils nous permettraient de tirer parti des économies d'échelle et de relever les défis transfrontaliers, dans l'intérêt de tous les Européens, en ajoutant de la valeur au-delà de ce que les investissements nationaux pourraient réaliser seuls. Ils enverraient également un signal clair d'unité aux investisseurs privés nationaux. et à l'étranger de l'UE », a-t-il ajouté.

Le vice-président de l'institution bancaire, Luis de Guindos, avait déjà proposé dans le passé des initiatives de dépenses communes pour financer des projets innovants, en complément de subventions bien ciblées ou d'une politique industrielle européenne cohérente.

Dans le même esprit, le gouverneur de la Banque d'Italie, Fabio Panetta, a assuré ce mardi, lors du XXe Forum de dialogue Espagne-Italie, que l'UE a besoin d'une dette commune pour rester compétitive.

Le président de la BCE a également averti mercredi que « le degré élevé d'ouverture commerciale et d'intégration dans les chaînes d'approvisionnement mondiales rend la zone euro vulnérable aux perturbations extérieures, et que d'éventuelles barrières commerciales constituent une menace pour l'industrie et les investissements ».

De même, Lagarde a averti que les perspectives économiques à moyen terme sont « incertaines », alors que le contexte géopolitique présente des « risques élevés » et des « menaces croissantes pour le commerce international ».