L’ACEA demande à l’Espagne de repenser l’Euro 7 et de se concentrer sur les émissions des camions pendant sa présidence de l’UE

MADRID, 29 juin (EUROPA PRESS) –

La directrice générale de l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), Sigrid de Vries, a adressé plusieurs demandes à l’Espagne pour son mandat de présidence de l’Union européenne (UE), qui débutera le 1er juillet, parmi lesquelles elle a souligné repenser la norme Euro 7 (qui limite les émissions polluantes des véhicules neufs vendus en Europe), favoriser les infrastructures de recharge et de ravitaillement des camions et des bus ou encore donner la priorité à l’accord de commerce et de coopération (TCA, pour son sigle en anglais) entre l’UE et les Royaume-Uni, qui expire à la fin de l’année.

Sigrid de Vries a envoyé une lettre ouverte au gouvernement espagnol, à laquelle Europa Press a eu accès, dans laquelle elle appelle à une présidence « de bon sens et tournée vers la compétitivité » pour « libérer » le potentiel d’investissements « verts » dans L’Europe .

En outre, il a souligné que l’Espagne a « l’opportunité » de laisser son « empreinte » à un moment où les prévisions économiques pour l’industrie européenne sont « de plus en plus incertaines ».

Ainsi, De Vries a assuré qu’il était temps de reconsidérer « sérieusement » la norme Euro 7, considérant qu’avec la proposition actuelle, Euro 6, et l’électrification, les émissions d’oxyde d’azote (NOx) seront réduites de 80% d’ici 2035, tandis que la nouvelle proposition permettrait d’obtenir une « minuscule réduction supplémentaire » comprise entre 2% et 4% pour le « coût élevé » auquel les fabricants européens devraient faire face.

En ce sens, le directeur général de l’ACEA a rappelé que les constructeurs automobiles ont déjà orienté « massivement » leurs investissements vers les véhicules zéro émission, de sorte que le moteur à combustion des voitures particulières et des camionnettes va « disparaître » en 2035.

CONDITIONS D’HABILITATION DE LA GARANTIE POUR LES FABRICANTS DE CAMIONS

Un autre des problèmes que le directeur général de l’ACEA a souligné est la « proposition ambitieuse » de l’UE sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) des nouveaux véhicules lourds qui, selon la proposition de Bruxelles, devraient réduire ces émissions de 45% d’ici 2030 (par rapport à 2020).

Cependant, l’ACEA considère que le problème actuel du secteur, plus que la technologie ou la disponibilité des véhicules, est le manque d’infrastructures, tant pour la recharge que pour le ravitaillement en carburant dans tous les États membres. « Il y a une absence presque totale d’infrastructures privées et d’accès public pour ces types spécifiques de véhicules », a-t-il souligné.

En effet, De Vries a confirmé qu’il n’y a « aucun doute » que les constructeurs augmentent la production de camions et d’autobus zéro émission.

Pour cette raison, l’ACEA a exhorté la présidence espagnole à « garantir » que les objectifs des constructeurs de camions soient synchronisés avec des conditions favorables, car sinon, « il sera impossible d’atteindre les objectifs ambitieux de la réglementation sur le CO2 ».

DONNER LA PRIORITÉ À L’ACCORD COMMERCIAL ENTRE L’UE ET LE ROYAUME-UNI

Dans sa lettre, de Vries a demandé à la présidence espagnole de donner « priorité » à l’accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni avant la fin du temps imparti, puisque les règles actuelles de l’accord de commerce et de coopération (ATC) expirent à la fin de de l’année.

En ce sens, une fois la norme actuelle finalisée, toutes les marchandises exportées, à la fois les pièces de batterie et les matériaux critiques de la chaîne d’approvisionnement, doivent se conformer aux règles d’origine (ROO) pour lesquelles elles doivent être produites dans l’UE ou au Royaume-Uni. bénéficier du commerce hors taxes à partir de 2024.

À la mi-juin, l’ACEA a envoyé une lettre à la CE demandant de prolonger de trois ans la réglementation actuelle, car, à défaut, les paiements douaniers s’élèveraient à environ 4 300 millions d’euros entre 2024 et 2026, en plus d’affecter la production d’électricité. véhicules, réduisant ce nombre d’environ 480 000 unités.

Pour cette raison, De Vries a fait remarquer que bien que les fabricants fassent des investissements « massifs », ils continuent de dépendre des cellules de batterie ou des matériaux importés d’Asie. « La non-extension de l’exemption tarifaire laisserait de plus en plus les fabricants européens hors jeu sur leur plus grand marché d’exportation », a-t-il déclaré.

DONNER LA PRIORITÉ À LA COMPÉTITIVITÉ POUR RÉALISER LE GREEN DACT

L’ACEA considère que l’Espagne a « l’opportunité » d’envoyer un message à des concurrents, tels que les États-Unis ou la Chine, que l’UE est déterminée à « défendre ses industries et à maintenir les investissements verts en Europe », dans le cadre de l’application de l’UE Accord vert.

En ce sens, il a fait valoir que l’UE doit donner la priorité à la compétitivité industrielle, comme le disent ses concurrents, pour faire du Green Deal une réalité.

Enfin, lors de la Présidence espagnole de l’UE, il a exprimé son souhait : « créer les bonnes conditions pour que les constructeurs automobiles puissent proposer des transports sans émissions d’ici 2050 ».