La Lituanie étudie la possibilité de poursuivre la Biélorussie devant la CIJ pour la crise migratoire de 2021

MADRID, 6 avr. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le gouvernement lituanien étudie la possibilité d’intenter une action en justice contre la Biélorussie devant la Cour internationale de justice (CIJ) à l’occasion de la crise migratoire de 2021, dans laquelle, selon le pays balte, son voisin a poussé des milliers de migrants vers le commun frontière en réponse aux sanctions de l’UE.

« Nous avons suffisamment de preuves que depuis deux ans, le régime biélorusse a non seulement poussé délibérément des personnes sur le territoire lituanien, mais a également pris des mesures pour garantir que les migrants puissent entrer sur notre territoire », a déclaré la ministre de la Justice, Ewelina Dobrowolska.

Le chef de la justice a expliqué qu’avant de déposer une plainte auprès de la CIJ, le ministère des Affaires étrangères de Lituanie contactera la Biélorussie avec une proposition de résolution du conflit par arbitrage.

S’il est rejeté, une demande de 120 millions d’euros sera exigée pour non-respect de la législation internationale sur la migration et la traite des êtres humains, conformément à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, a souligné le gouvernement lituanien dans un communiqué.

« Les dictateurs n’ont pas d’immunité vis-à-vis du droit international », a déclaré Dobrowolska, qui a prévenu qu’après le président russe Vladimir Poutine, « c’est à son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, d’assumer la responsabilité.

« Tous les instruments et mécanismes juridiques internationaux seront épuisés, et les régimes responsables des violations du droit international, en l’occurrence en raison de la vague de migration illégale, devront compenser les dommages causés par leurs actions », a insisté Dobrowolska.

« La Lituanie réclamera des dommages et intérêts. Pour couvrir les frais que nous avons supportés non seulement pour prendre soin des migrants, mais aussi pour renforcer nos contrôles et nos infrastructures, dont le pays ne disposait pas à l’époque », a expliqué le ministre de la Justice.

La frontière partagée par la Lituanie et la Biélorussie s’étend sur près de 680 kilomètres. En raison de cette crise migratoire, le pays balte a réagi en renforçant la protection et en construisant une clôture.