La CJUE voit trompeur qu’un avocat impose une sanction s’il abandonne une affaire

BRUXELLES, le 22 sept. (EUROPA PRESS) –

La Cour de justice de l’Union européenne a jugé ce jeudi qu’une clause dans un contrat avec un avocat qui impose des frais supplémentaires pour se retirer d’une procédure judiciaire est considérée comme une pratique « trompeuse ».

La Cour européenne a statué que, conformément à la directive sur les pratiques commerciales déloyales, une clause dans un contrat entre un avocat et un client qui impose une « sanction financière » au cas où il se retirerait de lui-même de la procédure judiciaire doit être qualifiée de « pratique commerciale trompeur ».

La Cour de justice de l’UE a également apprécié que l’omission d’une telle clause pourrait amener le consommateur « à prendre une décision concernant une transaction qu’il n’aurait pas prise autrement », ce qu’un juge national devrait vérifier.

Le tribunal de grande instance a relevé que le fait que cette clause n’ait pas été mentionnée dans l’offre commerciale ou dans l’information préalable à la conclusion du contrat constitue une omission de communication d’information ou une dissimulation d’information susceptible d’influencer la décision prise par le consommateur. .

L’affaire remonte à 2017, lorsqu’un avocat et un consommateur ont signé une convention d’honoraires pour le dépôt de recours en justice et la demande d’annulation de clauses abusives pour frais et intérêts de retard sur un prêt.

Ledit accord établit une clause par laquelle le consommateur doit verser à l’avocat le montant résultant de l’application du barème de l’Ordre des avocats de Séville pour l’expertise
des frais de procédure de la demande.

Le Tribunal de première instance de Séville a relevé que le consommateur avait été informé des conditions du prix du service mais pas de cette clause. En septembre 2017, le retrait de la procédure judiciaire est annoncé, ce à quoi l’avocat s’oppose.

Deux mois plus tard, l’avocat a déposé un acte réclamant 1 337 euros au consommateur, qui a contesté les honoraires, bien qu’il ait été rejeté par le greffier.

La consommatrice a demandé un contrôle judiciaire alléguant que la convention d’honoraires était abusive en raison de cette clause et a ajouté que son contenu ne correspondait pas aux informations qu’elle avait reçues avant de la signer.

Sur quoi l’avocat a déclaré que le contrat ne contenait aucune clause abusive et que la consommatrice avait été informée par burofax des conséquences de la signature d’un accord avec la banque sans son consentement, ce pour quoi le tribunal de Séville a demandé à la Cour de justice de l’UE plusieurs questions sur l’interprétation de la directive sur les clauses abusives et les pratiques commerciales déloyales.

La Cour de justice de l’UE a souligné que le calcul de la pénalité contractuelle stipulée dans la clause se réfère au barème de l’Illustre Barreau de Séville, « dont le contenu est difficile d’accès et de compréhension ».

Dès lors, la Cour européenne précise qu’en cas d’application de cette clause, « le consommateur serait tenu de payer une pénalité contractuelle pouvant atteindre un montant important, voire disproportionné par rapport au prix des services fournis », par conséquent, un Tribunal doit vérifie ça.