La CJUE alerte sur le droit des mineurs à être assistés par un avocat dès le premier interrogatoire

BRUXELLES, le 5 septembre (EUROPA PRESS) –

La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a averti jeudi que les mineurs persécutés pénalement ont droit à l'assistance d'un avocat dès le début de la procédure, ils doivent donc avoir cette possibilité « concrète et effective » au du moins tard lors du premier interrogatoire de police.

L'arrêt de la Haute Cour européenne répond à une décision préjudicielle dans le cas de trois mineurs poursuivis en Pologne pour délit d'intrusion, après avoir été interrogés par la police sans l'assistance d'un avocat et sans qu'ils en aient été informés. leurs parents des droits dont ils jouissaient.

À cet égard, l'arrêt précise que les mineurs suspectés ou inculpés doivent avoir la possibilité « concrète et effective » d'être assistés, le cas échéant, par un avocat commis d'office. Il faut également leur communiquer de manière « simple et accessible » quels sont leurs droits, c'est-à-dire de manière adaptée à leurs besoins spécifiques et non à travers les documents fournis aux adultes, qui ne répondent pas à ces exigences.

Tout ceci doit être accompli avant le premier interrogatoire par la Police ou par une autre autorité policière ou judiciaire et, au plus tard, lors de cet interrogatoire ; Ainsi, en principe, les trois mineurs ne pouvaient être interrogés avant de bénéficier de cette assistance.

Par ailleurs, le tribunal basé à Luxembourg précise que les personnes ayant atteint l'âge de la majorité au cours d'une procédure pénale ne doivent pas automatiquement perdre les droits que le droit de l'UE confère aux mineurs, mais que ces droits doivent plutôt être maintenus aussi longtemps que cela est approprié en fonction de divers facteurs, tels que la maturité et la vulnérabilité de la personne.

La Cour rappelle toutefois que le droit communautaire n'oblige pas les États membres à prévoir que le juge national puisse déclarer irrecevables les éléments à charge tirés de déclarations faites lors d'un interrogatoire au cours duquel les droits du mineur ont été violés.

Dans ce contexte, ajoute le jugement, ce sera au juge qu'il appartiendra de vérifier si ces droits ont été respectés et de tirer toutes les conséquences qui pourraient découler de leur violation, notamment en ce qui concerne la valeur probante des preuves en cause.