La CELAC blâme les dirigeants de l’UE pour l’accent « disproportionné » sur l’Ukraine et appelle à une paix négociée

BRUXELLES, le 17 juillet (EUROPA PRESS) –

L’actuel président de la CELAC, le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, Ralph Gonsalves, a critiqué ce lundi à Bruxelles « l’accent disproportionné » que les dirigeants de l’Union européenne ont accordé à l’Ukraine au détriment d’autres conflits internationaux et il a exigé une paix négociée qui mette fin au conflit provoqué par l’agression russe.

« Je suis conscient que les États membres peuvent avoir des inquiétudes compréhensibles quant à la situation en Ukraine », a déclaré le dirigeant des Caraïbes lors du premier sommet UE-CELAC qui s’est tenu en huit ans – promu par la présidence espagnole du Conseil -, et que Gonsalves n’a pas voulu contaminer ce débat pour lequel il considère qu’il existe d’autres forums « plus pertinents ».

Dans son discours d’ouverture, il a proposé de recourir à une « diplomatie mûre » entre les parties en présence pour mettre fin à la guerre même si le résultat n’est « entièrement satisfaisant » pour aucune d’entre elles, puisqu’il privilégie « l’insatisfaction mutuellement consentie ».

Gonsalves a ainsi exhorté à mettre fin au conflit car, comme il l’a rappelé, la guerre « continue de consommer d’abondants trésors » et de faire des morts « inutiles », alors que l’économie mondiale aussi « saigne », puisque la guerre « cause d’énormes souffrances au pauvres dans des pays lointains en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant.

« Ce qui se passe en Ukraine est d’une importance permanente non seulement pour les combattants, mais pour toute l’humanité, il est donc raisonnable d’exiger la cessation des hostilités et une paix négociée », a-t-il souligné.

Cependant, il a profité de la tribune internationale que Bruxelles lui a offerte pour rappeler que l’Ukraine « n’est pas le seul lieu de guerre et de conflit » et qu’il y en a d’autres qui « exigent également une solution pacifique », parmi lesquels il a cité le habitants d’Haïti, du peuple palestinien ou des populations de diverses régions d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie.

Ceux-ci, a ajouté le dirigeant caribéen, « sont des défis plus immédiats et posent des questions sur l’importance mondiale disproportionnée accordée à l’Ukraine », raison pour laquelle il a également appelé l’attention des États membres dans ces domaines.