La Cantabrie exige à Bruxelles une plus grande place pour les régions et met en garde contre une centralisation de la gestion des fonds européens

Le conseiller de la Présidence participe au débat sur le 30ème anniversaire de la création du CdR SANTANDER le 20 novembre. (EUROPA PRESS) –

La ministre de la Présidence, Isabel Urrutia, a exigé un plus grand rôle des régions dans la politique de l'UE, en renforçant le pouvoir de codécision dans les domaines de compétence régionale et, dans cet objectif, a défendu que les avis approuvés par le Comité des régions (CdR ) sont contraignants. Il a par ailleurs mis en garde contre le risque d'une centralisation de la gestion des fonds européens.

Le représentant du gouvernement de Cantabrie a pris la parole ce mercredi à la 163ème session plénière du CdR, qui a tenu un débat spécial pour le trentième anniversaire de la création de cet organisme régional européen, une session qui s'est ouverte avec les déclarations des représentants régionaux concernés en raison aux inondations en Espagne.

Dans son discours, Urrutia a souligné la décision « correcte » qu'impliquait la création du CdR et son rôle politique positif au sein de l'UE en reconnaissance de l'importance des régions et des municipalités en Europe. Mais, désormais, il estime qu' »il y a encore beaucoup de travail à faire jusqu'à ce que nous parvenions à intégrer pleinement notre voix dans les décisions contraignantes ».

Parmi les acquis obtenus au cours des trois décennies d'activité du CdR, il a souligné le renforcement des relations avec le Parlement européen ou encore « l'influence croissante » dans le processus décisionnel.

À ce stade, il a souligné des initiatives telles que le soutien des autorités locales en Ukraine et le « retour » dans la super-protection d'espèces comme le loup.

« Nous avons démontré notre pertinence sur la scène européenne en portant les problèmes locaux devant l'Union européenne », a-t-il souligné. C'est pourquoi il a plaidé pour que les régions et les communes continuent à travailler ensemble afin que leur voix « résonne encore plus fort » et que le rôle des régions dans la politique européenne soit accru avec des avis contraignants de la commission pour « une Europe plus inclusive et plus utile pour tous les citoyens. »

RISQUE DE CENTRALISATION DES FONDS EUROPÉENS

D'autre part, la conseillère de Cantabrie a fait une deuxième intervention en séance plénière cet après-midi dans laquelle elle a mis en garde contre le risque pour l'UE que comporte la centralisation de la gestion des fonds européens, compte tenu du document de travail de la Commission européenne sur le plan financier pluriannuel. cadre 2028-2034.

Il a exprimé l'inquiétude de la Cantabrie face au prochain scénario de fonds européens qui donneraient un plus grand rôle aux gouvernements nationaux à travers l'exécution de plans nationaux, ce qui, à son avis, signifierait en pratique réduire le rôle des régions à la conception et à l'exécution de les mesures qui absorbent les fonds européens.

Cela pourrait entraîner, selon Urrutia, « un impact profond » sur la politique de cohésion en raison de la centralisation de la gestion des fonds européens et soulève des « doutes évidents » quant à la flexibilité et à l'adaptation des fonds aux besoins régionaux.

C'est pour cette raison qu'il a plaidé, lors de la session plénière du CdR, en faveur du maintien d'un équilibre permettant une gestion efficace des fonds européens « sans perdre la proximité et la connaissance spécifique que les régions ont de leurs propres besoins et potentiels ».

Selon lui, il est temps que les régions et les entités locales élèvent la voix et se mobilisent car sans la politique de cohésion, « de nombreuses initiatives de développement des régions resteront en suspens, affectant gravement l'emploi, les investissements dans les infrastructures et les services essentiels ». pour les familles.

Pour Urrutia, la cohésion européenne « n'est ni un luxe ni un privilège », mais une nécessité pour construire une Europe « équitable et solidaire », où « personne n'est laissé pour compte », raison pour laquelle il a insisté sur son rejet des politiques centralisées. qui ignorent les besoins et la participation des régions.