VALÈNCIA, le 18 septembre (EUROPA PRESS) –
L'Interprofessionnelle espagnole des agrumes Intercitrus a demandé à la Commission européenne de mettre en œuvre des « mesures urgentes et énergiques » en réponse aux 26 détections de ravageurs et de maladies accumulées au cours du mois d'août dans les importations d'agrumes en provenance de pays tiers à destination de l'Union européenne.
Comme le rapporte Intercitrus dans un communiqué, bon nombre de ces ravageurs ont été déclarés en quarantaine, comme la tache noire (Phyllosticta citricarpa), le faux papillon (Thaumatotibia leucotreta), la gale des agrumes (Elsinoë) et le chancre bactérien des agrumes (Xanthomonas citri).
L'Afrique du Sud est en tête des interceptions avec huit cas de taches noires, dont sept dans des expéditions de citrons. Au cours de ses trois premiers mois de campagne d'exportation vers l'Europe, le pays sud-africain approche déjà de la vingtaine de détections de la principale maladie fongique des agrumes non présente sur le sol européen, a dénoncé l'interprofession.
Par ailleurs, situé à la frontière avec l'Afrique du Sud, le Zimbabwe a enregistré une détection de tache noire et une autre de fausse teigne dans ses importations d'oranges en août ; Le Brésil a réalisé huit détections, dont cinq correspondaient au champignon Elsinoë et trois au chancre des agrumes Xanthomonas citri. Tout au long de l’année 2024, ce pays tiers compte déjà un total de 61 interceptions des deux organismes de quarantaine.
Toujours dans le Mercosur, l'Uruguay a enregistré quatre cas – trois de Xanthomonas citri chez les citrons et un de tache noire chez les oranges – tandis que l'Argentine a enregistré trois détections, deux de tache noire et une d'Elsinoë.
Concernant les autres importations de plantes, les points d'entrée communautaires ont confirmé en août de nouvelles interceptions de fausses teignes des roses en provenance d'Ethiopie, du Kenya et d'Ouganda.
Intercitrus a souligné que le faux papillon peut se propager aux agrumes et à de nombreuses autres espèces agricoles et forestières. Le président d'Intercitrus, Celestino Recatalá, juge « incompréhensible que Bruxelles maintienne une attitude aussi passive, complice et imprudente face à un risque phytosanitaire aussi intolérable ».
« Cela n'a aucun sens de continuer à rester les bras croisés alors que la culture européenne des agrumes risque de continuer à souffrir de l'introduction et de l'expansion de nouveaux ravageurs et de nouvelles maladies qui menacent de causer des pertes inabordables, d'autant plus dans un scénario de faible disponibilité de substances actives phytosanitaires. ingrédients pilotés par la Commission européenne elle-même », a-t-il déploré.
NOUVEAU VOYAGE
Intercitrus a mis en garde contre les « sérieux problèmes » que rencontrent les producteurs espagnols au cours de cette campagne de lutte contre les acariens, les cochenilles et les thrips, en particulier les nouveaux thrips d'Afrique australe (Scirtothrips aurantii), en raison du manque de solutions « efficaces ».
Ce dernier ravageur se développe avec « une grande rapidité et virulence, détruisant les jeunes pousses d'orangers, les adultes, les plants et les greffons de telle manière qu'il arrête leur croissance normale et menace les récoltes futures ».
C'est pourquoi Intercitrus exige, outre les mesures de contrôle visant à empêcher l'entrée de nouveaux ravageurs et maladies étrangères, que les autorités européennes accélèrent la recherche et l'autorisation de solutions phytosanitaires et/ou biologiques « économiquement viables et d'une efficacité prouvée » qui permettre contre les pathogènes déjà présents dans la culture communautaire d’agrumes.