Gestion des migrations : nouvelles initiatives pour renforcer la gestion intégrée des frontières européennes et accélérer les retours

Aujourd’hui, la Commission a adopté une Communication qui présente le cadre stratégique pour la gestion européenne intégrée des frontières (EIBM) pour 5 ans et un Recommandation* aux États membres sur la reconnaissance mutuelle des décisions de retour et l’accélération des retours. Lors de sa réunion extraordinaire du 9 février 2023, le Conseil européen a réitéré l’importance d’assurer un contrôle efficace des frontières extérieures terrestres et maritimes de l’UE dans le cadre d’une approche globale de la migration. Dans la perspective de la prochaine réunion du Conseil européen qui fera le point sur la situation, la Commission concrétise, par le biais de ces initiatives, certaines des actions clés définies dans le président von der Leyendans sa lettre et dans les conclusions du Conseil européen du 9 février.

Gestion intégrée efficace des frontières européennes

Avec cette communication, la Commission présente le tout premier cycle politique stratégique pluriannuel sur la gestion européenne intégrée des frontières pour les cinq prochaines années.

Ceci est le résultat d’un vaste processus de consultation entre les institutions, débouchant sur une vision partagée de la gestion des frontières extérieures. Il fournit un cadre coordonné aux autorités nationales qui gèrent la frontière, ainsi qu’à plus de 120 000 agents des autorités nationales chargées des frontières et de Frontex, qui pilotent leur travail quotidien. Les principales priorités de la Stratégie comportent 15 composantes essentielles, telles que :

  • Contrôle aux frontières, soutenu par une coopération informatique et inter-agences à grande échelle améliorer la gouvernance des migrations et la préparation aux crises. Cela sera assuré en utilisant des infrastructures de pointe et une surveillance efficace, comme des caméras et des drones ; des images nationales et situationnelles cohérentes et complètes, une mise en œuvre efficace du système européen de surveillance des frontières (EUROSUR) et une solide analyse des risques. Les systèmes d’information de l’UE pour gérer les frontières extérieures (système d’information Schengen, système d’entrée et de sortie, système d’information sur les visas et système européen d’information et d’autorisation de voyage) et leur interopérabilité faciliteront le franchissement des frontières. Une coopération accrue entre toutes les autorités aux niveaux national et européen est essentielle pour mieux comprendre, détecter et répondre aux défis aux frontières extérieures de l’UE.
  • Chercher et sauver est un élément clé de la gestion européenne intégrée des frontières. En priorité, le besoin de coordination est une priorité entre les États du pavillon et les États côtiers, ainsi que la nécessité de développer les meilleures pratiques en matière de partage d’informations complet et en temps opportun.
  • Un système européen commun pour les retours : une meilleure coordination entre les autorités nationales et les agences européennes est un élément essentiel de l’amélioration des rendements. Les États membres peuvent tirer pleinement parti du soutien mis à disposition par Frontex pour toutes les phases du processus de retour. Le coordinateur des retours, soutenu par le réseau de haut niveau pour les retours, coordonnera la mise en œuvre de la stratégie opérationnelle pour des retours plus efficaces.
  • Coopération avec les pays tiers devrait être intensifiée pour contribuer au renforcement des capacités opérationnelles des pays tiers dans les domaines du contrôle aux frontières, de l’analyse des risques, du retour et de la réadmission et de la lutte contre la contrebande. À cet égard, le voisinage oriental et méridional bénéficiera d’une attention particulière, aux côtés des pays tiers à partir desquels et à travers lesquels les principales routes migratoires vont vers l’UE. Cela contribue au développement de partenariats migratoires mutuels et globaux avec les pays d’origine et de transit.
  • Plein respect des droits fondamentaux : la protection des frontières de l’UE doit se faire dans le plein respect des droits fondamentaux. Les actions des acteurs de l’UE et des acteurs nationaux devraient être menées dans le plein respect du droit de l’UE, y compris la charte des droits fondamentaux de l’UE, et du droit international, notamment par le biais de mécanismes de contrôle efficaces.

Renforcement de la coopération en matière de reconnaissance mutuelle des décisions de retour et d’accélération des retours

Un système efficace de l’UE pour les retours est un élément central d’un système de migration et d’asile qui fonctionne bien et de l’approche globale décrite dans le nouveau pacte sur la migration et l’asile. Elle peut également avoir un effet dissuasif sur les migrations dangereuses et irrégulières, en aidant à prévenir l’exploitation des migrants en brisant le modèle commercial des réseaux criminels de passeurs et en promouvant des voies légales sûres.

Avec la recommandation d’aujourd’hui, la Commission fournit des orientations sur la mise en œuvre de la reconnaissance mutuelle des décisions de retour comblant une lacune dans l’acquis en matière de retour. Il met également à jour les orientations précédentes fournies par la Commission en 2017 sur les retours et aide les États membres à faciliter et à accélérer les retours.

Les blocs de construction comprennent :

  • Reconnaissance mutuelle des décisions de retour : Avec le système d’information Schengen amélioré qui est entré en vigueur le 7 mars, les États membres peuvent désormais recevoir des alertes immédiates sur une décision de retour pour un ressortissant de pays tiers émise par un autre État membre. Cela permet la reconnaissance mutuelle des décisions de retour au sein de l’UE et l’exécution rapide des retours depuis n’importe où en Europe. Frontex sera prête à soutenir les États membres effectuant des retours.
  • Des retours plus efficaces : Les États membres peuvent établir des liens plus étroits entre les autorités qui gèrent l’asile et les retours. Ils sont invités à le faire par le biais d’un système informatique de gestion des dossiers de retour basé sur le modèle développé par Frontex, aligné sur le règlement relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes. Cela garantira un accès rapide aux informations sur les ressortissants de pays tiers faisant l’objet d’une décision de retour. La recommandation propose également des orientations sur la prévention du risque de fuite et sur les mesures alternatives à la détention, qui doit rester une mesure de dernier recours.
  • Incitations au retour volontaire : Il est nécessaire de fournir des informations sur le retour dès le début du processus, y compris pendant la procédure d’asile. Les États membres devraient mettre en place des structures de conseil en matière de retour et de réintégration afin de promouvoir le retour volontaire. Pour les ressortissants de pays tiers inscrits à ces programmes, les retours volontaires peuvent être encouragés en ne délivrant pas d’interdictions d’entrée.

Prochaines étapes

Sur l’EIBM, Frontex dispose de 6 mois pour traduire cette orientation stratégique en une stratégie opérationnelle et technique. Les États membres disposent de 12 mois pour mettre à jour leurs stratégies nationales.

La Commission travaillera en étroite collaboration pour soutenir les États membres dans la mise en œuvre opérationnelle de ces actions. Une évaluation de la politique stratégique de l’EIBM est prévue dans 4 ans pour définir un nouveau cycle politique pluriannuel en 2027. La Commission procédera également cette année à une évaluation du règlement relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes.

En ce qui concerne les retours, afin de contrôler la mise en œuvre de la recommandation, les États membres feront annuellement rapport à la Commission, y compris sur le nombre de décisions de retour mutuellement reconnues d’autres États membres.

Un financement spécifique sera fourni au titre du Fonds «Asile, migration et intégration» et de l’instrument de gestion des frontières et des visas, en particulier pour la reconnaissance mutuelle des décisions de retour et pour mieux équiper les garde-frontières et les garde-côtes pour une protection efficace des frontières extérieures. Un soutien supplémentaire sera apporté à la mise en œuvre de la recommandation sur les retours, ainsi qu’un soutien opérationnel et technique de nos agences.

Arrière-plan

La communication EIBM est une obligation en vertu du règlement de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Il s’appuie sur la document d’orientation adopté par la Commission le 24 mai 2022, sur laquelle tant le Conseil que le Parlement européen ont apporté leur contribution. Cette stratégie globale partage une vision commune, à travers les institutions de l’UE, décrivant notre travail aux frontières extérieures. Le Analyse des risques stratégiques fournies par Frontex se sont également reflétées dans les priorités et les orientations de la présente communication. Il est accompagné de deux annexes contenant chacune des actions clés.

La Recommandation sur les retours met à jour Recommandation de 2017 visant à rendre les procédures de retour plus efficaces et complète le Stratégie opérationnelle pour des rendements plus efficacesà partir de janvier 2023.