La crise des réfugiés de 2014-15 a eu un effet majeur sur les pays de l’OCDE en raison du nombre considérable de personnes déplacées par les conflits et de la réponse politique globale requise. Même si de nombreux pays avaient déjà accueilli des réfugiés lors de flux précédents, l’ampleur et la diversité des flux en peu de temps. Les compétences et le niveau d’éducation sont également très différents selon les pays d’origine et les vagues de réfugiés.
Les étudiants réfugiés ont souvent été traités comme un groupe homogène, ce qui a empêché des examens détaillés des facteurs pré-migratoires et post-migratoires. Celles-ci sont pertinentes pour comprendre les besoins particuliers des élèves réfugiés et développer un soutien éducatif approprié. Les réfugiés arrivant dans différents pays de l’OCDE ont souvent des origines et des circonstances nationales, culturelles, linguistiques, ethniques et raciales diverses, y compris leurs expériences éducatives dans les pays d’asile. Même au sein d’un même pays d’accueil, des individus de différentes régions peuvent avoir des besoins éducatifs différents.
Étant donné que les étudiants réfugiés constituent un groupe hétérogène avec des compétences, des expériences et des parcours différents, comment les pays et les systèmes éducatifs peuvent-ils les intégrer efficacement ? Les enfants de migrants nés dans l’UE ont généralement le droit d’être admis dans les cours d’éducation, d’apprentissage et de formation professionnelle de leur État d’accueil dans les mêmes conditions que les nationaux12, y compris l’accès aux prestations sociales liées à l’éducation.
Les enfants migrants en situation irrégulière sont les plus exposés au risque de ne pas être scolarisés. Seuls sept États membres de l’UE ont explicitement reconnu le droit des enfants migrants sans papiers à une éducation formelle de base (Belgique, Bulgarie, Finlande, Italie, Pays-Bas, Espagne et Suède), tandis que trois États membres excluent ou limitent explicitement leur droit à la scolarisation. Dans la plupart des États membres, le droit à l’éducation est accordé à tous les enfants du pays, donc implicitement également aux enfants en séjour irrégulier.
En outre, les écoles peuvent exiger des certificats de naissance, des diplômes d’études antérieures, des papiers d’identité nationaux ou une preuve de résidence pour s’inscrire. Cela est dû en grande partie à des législations nationales divergentes, à des autorités responsables différentes (nationales ou fédérales/régionales) et à des outils et méthodologies de collecte et d’analyse de données et de statistiques sur l’éducation. De plus, alors que dans certains pays les données sont enregistrées sur la base du statut migratoire des enfants, dans d’autres, cela se fait en mettant l’accent sur la citoyenneté ou les compétences linguistiques. Obstacles juridiques, y compris l’absence de dispositions claires sur l’enseignement obligatoire pour les enfants dans les centres d’accueil, les enfants sans permis de séjour ou statut de protection internationale, ou les dispositions légales sur l’enseignement obligatoire, qui peuvent limiter l’accès à l’éducation pour les enfants en dehors d’un certain groupe d’âge.
Défis administratifs, notamment délais d’inscription rigides, exigences en matière de résidence et d’autres documents personnels, séjour prolongé dans des centres de premier accueil où l’inscription à l’école n’est pas obligatoire. Ressources humaines et financières insuffisantes des autorités éducatives, y compris places limitées dans les écoles et les écoles maternelles, manque de cours de rattrapage, déficits budgétaires, orientation et formation insuffisantes pour les enseignants et les professionnels de l’éducation qui travaillent avec des élèves réfugiés et migrants, y compris ceux qui ont besoin d’un soutien psychosocial et l’apprentissage des langues.
Veiller à ce que la législation nationale garantisse un accès complet et égal à tous les enfants à une éducation inclusive et de qualité dans le système éducatif formel, y compris l’accès à des programmes de rattrapage et à des opportunités d’apprentissage accéléré, quel que soit leur statut d’asile ou de migration.
Les références
∙ ACCÈS À L’ÉDUCATION POUR LES ENFANTS RÉFUGIÉS ET MIGRANTS EN EUROPE par le HCR et l’UNICEF
∙ ÉDUCATION DES RÉFUGIÉS : MODÈLES ET PRATIQUES D’INTÉGRATION DANS LES PAYS DE L’OCDE par Lucie Cerna