BRUXELLES, le 9 septembre (EUROPA PRESS) –
L'ancien Premier ministre italien Mario Draghi a averti lundi que l'Union européenne aura besoin d'une augmentation « massive » des investissements pour numériser et décarboner l'économie et augmenter sa capacité de défense, ce qui nécessitera un effort d'environ 5 points de pourcentage du PIB par an, jusqu'à ce que atteindre les niveaux des années 60 et 70, s’il veut maintenir sa compétitivité face à des pays comme la Chine ou les États-Unis.
« La seule façon d'être plus productive est que l'Europe change radicalement », déclare l'ancienne présidente de la Banque centrale européenne (BCE) dans le rapport sur la compétitivité de l'UE commandé par la présidente de la Commission elle-même, Ursula von der Leyen, et qui ils se sont présentés ensemble ce lundi en conférence de presse.
Pour illustrer le vide titanesque que l'UE doit combler, Draghi a rappelé que les investissements supplémentaires du Plan Marshall entre 1948 et 1951 représentaient environ 1 à 2% du PIB par an et inclut dans son rapport des simulations de la Commission européenne et du Fonds monétaire international. (FMI) qui évalue si une telle augmentation « massive » des investissements est macroéconomiquement durable et comment l'Europe peut débloquer un élément de cette ampleur.
Les résultats de ces simulations suggèrent que la dynamique d’investissement peut être menée sans que l’économie ne subisse des restrictions d’offre, et que la mobilisation de financements privés sera essentielle à cet égard, même si elle doit également être soutenue par une augmentation de l’investissement public.
Le document, qui analyse les principaux défis auxquels l'UE sera confrontée dans les années à venir, appelle également à l'achèvement de l'union des marchés des capitaux ; aligner les politiques industrielles, de concurrence et commerciales, répondre aux besoins d'investissement « sans précédent » en un demi-siècle et approfondir la coordination de la réglementation et l'élimination des barrières administratives.