SAINT-DOMINGUE, le 25 mars. (De l’envoyé spécial d’EUROPA PRESS, Leyre Guijo) –
Le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a souligné que pour obtenir le statut d’observateur au Sommet ibéro-américain, il fallait être un État reconnu, après que le président colombien, Gustavo Petro, a proposé de donner ce statut au Front Polisario.
« Il existe tout un canal pour que les différents États reconnus comme tels deviennent membres en tant qu’observateurs », a-t-il déclaré dans des déclarations à la presse après avoir été interrogé sur la proposition de Petro. « Il a tout le droit au monde de faire les déclarations qu’il considère », a-t-il limité, sans entrer dans d’autres appréciations.
Dans son discours devant la session plénière, le président colombien a suggéré d’ajouter comme « observateurs » aux sommets ibéro-américains des nations africaines liées pour diverses raisons à l’Amérique latine, dont la « nation sahraouie », qu’il considère victime d’une « injustice ». .
Petro a fait le choix de « construire des ponts avec le continent africain », par exemple pour incorporer les pays lusophones et hispanophones dans l’orbite de ce type de forum, sans citer directement la République arabe sahraouie démocratique (RASD) du Front Polisario.
« C’est une question de forme, mais évidemment aussi politique », a assumé le président colombien, qui a fait ces déclarations devant le roi et le président du gouvernement, Pedro Sánchez.
Dans une déclaration ultérieure aux journalistes, Petro a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un message direct à l’Espagne, mais à l’ensemble de la conférence, afin qu' »au moins » il soit accordé à des peuples comme les Sahraouis, qui « luttent pour avoir un nation », la catégorie des observateurs.
En vertu du Consensus de San Salvador, adopté par les dirigeants ibéro-américains en 2007, la figure des observateurs associés a été créée, pour les pays ayant des affinités linguistiques et culturelles avec l’Ibéro-Amérique, et celle des observateurs consultatifs, réservée aux organisations intergouvernementales internationales.
Pour obtenir ledit statut, il est nécessaire que les 22 pays qui composent la Communauté ibéro-américaine donnent leur approbation. Les pays qui souhaitent être observateurs associés doivent le demander expressément et assumer les valeurs et les principes de la Conférence ibéro-américaine.
La RASD est reconnue comme État par quelque 80 pays à l’échelle internationale, dont 16 des 19 pays d’Amérique latine participant au Sommet ibéro-américain, selon la liste publiée par le Front Polisario sur son site internet. A noter que le Maroc bénéficie déjà de ce statut depuis 2010.