De Guindos demande que la fiscalité aide à réduire l’effet de l’inflation sur les groupes vulnérables

Anticipe de nouvelles hausses de taux et rejette un scénario de récession dans l’UE, même s’il y aura un « ralentissement »

ARROYO DE LA ENCOMIENDA (VALLADOLID), 12 sept. (EUROPA PRESS) –

Le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos, a reconnu que l’incertitude de l’économie de l’UE dans son ensemble est « énorme », une situation dans laquelle il considère que ce serait une erreur d’appliquer une politique budgétaire expansionniste, car il a demandé que la fiscalité aide à réduire l’effet de l’inflation sur les groupes les plus vulnérables.

Guindos a avancé, également qu’il y aura plus de hausses de taux dans la zone euro après avoir déjà atteint 1,25% après la dernière hausse de 0,75%.

De Guindos a participé ce lundi au forum ‘Meetings in Castilla y León’ organisé par le journal El Norte de Castilla et CajaMar, où il a analysé la situation économique actuelle dans la zone euro et a insisté sur les prévisions et les actions adoptées par la Banque Central Europe , d’où l’on ne travaille pas dans un scénario de récession économique, bien que de « ralentissement ».

Le vice-président de la BCE a insisté sur le fait que l’UE vit une situation « d’incertitude » et a avancé que le scénario central dans lequel l’entité travaille ne parle pas de récession. « Nous parlons d’une croissance très faible au premier trimestre (de 2023) mais sans récession », s’est défendu De Guindos, qui n’a pas caché qu’un scénario « alternatif » très négatif a également été élaboré qui commencerait par un « total coupe » des approvisionnements en provenance de Russie et qui conduirait à un taux de croissance négatif de -0,9%.

Malgré cette réflexion, De Guindos a souligné que le scénario central dans lequel l’UE travaille est une croissance de 0,9% d’ici 2023, un taux qui serait « un peu en dessous » de 2% en 2024.

Pour le vice-président de la BCE, la situation sera celle d’un ralentissement dans la zone euro, mais il a évité d’être catastrophique et a assuré que l’économie européenne renouerait avec la croissance dans les années à venir.

Dans son discours devant ce Forum, le vice-président de la BCE a insisté sur le fait que la situation actuelle oblige à ne pas commettre d’erreurs et, selon lui, l’une d’entre elles serait d’appliquer une politique budgétaire « expansive », pour laquelle il a ont défendu que la zone fiscale cherche à « soulager » les familles et les entreprises de la hausse de l’inflation qui, dans de nombreux cas, les oblige à endurer une situation « très difficile ».

Pour De Guindos, la politique budgétaire actuelle devrait être plus sélective et temporaire visant à réduire l’inflation dans les groupes vulnérables de la société. « L’inflation n’est pas ressentie par tout le monde de la même manière, une politique budgétaire expansive n’a pas de marge et entrerait en conflit avec la politique monétaire », a-t-il indiqué.

ÉVITER LES EFFETS DE SECOND TOUR

La deuxième des « erreurs » pointées par De Guindos serait de favoriser les soi-disant « effets de second tour », qui conduisent à des « spirales » d’augmentations de salaires et de prix qui signifieraient une « perte de compétitivité ».

En ce sens, le vice-président de la BCE a indiqué que les effets des mesures promues par l’organisme avec la hausse des taux se feront sentir dans un délai de 18 ou 24 mois, pour lequel il a avancé qu’il y aura de nouvelles hausses de taux jusqu’à ce que l’inflation avoisine les 2 %.

En ce qui concerne le montant que ces gars pourraient soulever, De Guindos a été prudent et a expliqué que c’est quelque chose qui doit être évalué « jeu par match ».

Enfin, le vice-président de la BCE a mis en garde le secteur bancaire contre les problèmes que l’adoption de mesures « à court terme » peut causer et lui a recommandé de se tourner vers l’avenir face à un moment « complexe » pour l’économie de l’UE en où il y aura une croissance plus faible, une inflation « élevée et persistante » et l’incertitude de la guerre et de ses effets sur le prix de l’énergie.