Crespo (PPE) juge « préjudiciable » l'accord UE-Maroc, qui met en « haut risque » la « rentabilité » des campagnes espagnoles

CARBONERAS (ALMERIA), 24 (EUROPA PRESS)

L'eurodéputée et présidente de la commission de la pêche du Parlement européen, Carmen Crespo, a déclaré que l'accord UE-Maroc est « préjudiciable » pour l'Espagne car il représente « un risque élevé pour la rentabilité des campagnes espagnoles » et a demandé la mise en œuvre de « clauses de sauvegarde pour protéger les producteurs ».

Crespo a manifesté sa « préoccupation » face au « non-respect » des quotas et au « manque de contrôle » car, comme il l'a déclaré, « cette réalité provoque des pertes aux producteurs espagnols représentant 50 pour cent de leur part du marché européen, alors que le Maroc l'a augmenté de 70 pour cent ».

En outre, il a dénoncé que l'accord « ne s'est pas adapté à la réalité actuelle de l'Europe » après le départ du Royaume-Uni du marché unique et a regretté que dans le cas du marché britannique « la tomate espagnole ait pratiquement disparu, perdant 80 pour cent de sa présence, une situation dramatique ».

Le député européen PP a prévenu que ce « recul » ne se limite pas seulement aux tomates, mais « pourrait entraîner l'ensemble du secteur des fruits et légumes, affaiblissant encore davantage le tissu économique et social du monde rural ».

« Si l'Espagne continue de reculer dans le contrôle des importations, non seulement l'agriculteur y perd, mais l'Europe y perd : elle perd son autonomie alimentaire et sa capacité à garantir son propre modèle de production sûr et durable », a-t-il insisté.

Pour Crespo, l'accord UE-Maroc, « loin de corriger les déséquilibres existants, pourrait conduire à un renforcement encore plus profond de la concurrence déloyale qu'il faut stopper en défendant la mise en œuvre de mesures concrètes ».

Parmi ces mesures visant à protéger les agriculteurs, le populaire député européen a opté pour le lancement de l'Office européen de contrôle des importations et la mise en œuvre de « clauses de sauvegarde automatiques » pour protéger les producteurs.

Il a également montré son engagement à arrêter les importations « immédiatement » si les volumes de produits importés augmentent de plus de dix pour cent ou si les prix baissent de plus de dix pour cent dans un ou plusieurs États membres ; et promouvoir l'étiquetage européen pour « valoriser avec qualité le produit que les agriculteurs et les éleveurs cultivent ».

Le député européen a également demandé au gouvernement espagnol de « renforcer les points d'inspection frontaliers » dans tous les ports avec davantage de ressources humaines, financières et technologiques pour « vérifier véritablement les importations afin de garantir la traçabilité, la réciprocité et le respect des accords ».