La Commission européenne a autorisé sans condition, en vertu du règlement de l’UE sur les concentrations, le projet d’acquisition d’Inmarsat par Viasat. La Commission a conclu que la concentration ne poserait pas de problèmes de concurrence dans l’Espace économique européen («EEE») ou une partie substantielle de celui-ci.
La décision d’aujourd’hui fait suite à une enquête approfondie du projet d’acquisition de Inmarsat par Viasat. Les deux sociétés sont des fournisseurs de ‘à double sens’ services de communication par satellite. Viasat possède et exploite quatre satellites géostationnaires en orbite terrestre (« GEO ») et Inmarsat possède et exploite quinze satellites GEO. Inmarsat et Viasat utilisent la capacité de leurs propres satellites GEO pour fournir des services sur le marché naissant de fourniture de connectivité haut débit en vol (« IFC ») services aux compagnies aériennes commerciales dans l’EEE et dans le monde. En plus de fournir une capacité satellitaire à des fournisseurs de services par satellite tiers dans le monde entier, les deux sociétés fournissent des services par satellite à des clients dans une gamme d’autres segments de l’industrie, y compris dans les secteurs maritime, énergétique, gouvernemental et de l’aviation d’affaires, où les chevauchements sont limités.
L’enquête de la Commission
Dans le cadre de son enquête approfondie, la Commission a évalué si (i) l’opération était susceptible de réduire la concurrence sur le marché de la fourniture de services IFC à large bande aux compagnies aériennes commerciales dans l’EEE et/ou dans le monde ; et ii) de nouveaux opérateurs de satellites non GEO entrés ou prévoyant d’entrer sur le marché IFC sont susceptibles d’exercer une pression concurrentielle suffisante sur l’entité issue de la concentration dans un avenir proche.
Au cours de son enquête approfondie, la Commission a recueilli des informations détaillées auprès d’un grand nombre (i) de clients de compagnies aériennes commerciales ; et (ii) les principaux concurrents de Viasat et d’Inmarsat sur le marché en cause. La Commission a constaté que :
- La position des parties sur le marché resterait modérée.
- Un certain nombre de concurrents importants exerceraient probablement une pression concurrentielle suffisante sur l’entité issue de la concentration. Étant donné que le marché de la fourniture de services IFC aux compagnies aériennes commerciales est naissant et en croissance, avec une capacité satellitaire large bande excédentaire importante en amont, il offre des opportunités importantes tant pour les concurrents actuels que pour les nouveaux entrants potentiels. En outre, la nature fongible de la capacité satellitaire dans les utilisations finales et les segments industriels en aval rend probable l’entrée ou de nouveaux partenariats.
La Commission a donc conclu que l’opération ne soulèverait aucun problème de concurrence dans l’EEE ou une partie substantielle de celui-ci et a classé l’affaire sans condition.
Entreprises et produits
Viasat, dont le siège est aux États-Unis, est un opérateur de réseau satellitaire intégré verticalement et un fournisseur de services par satellite. Elle compte trois segments d’activité principaux : les services par satellite, les réseaux commerciaux et les systèmes gouvernementaux. En plus de posséder et d’exploiter quatre satellites GEO, Viasat loue de la capacité sur des satellites tiers.
Inmarsat, dont le siège se trouve au Royaume-Uni, est un opérateur de réseau satellitaire intégré verticalement et un fournisseur de services par satellite. Elle possède et exploite trois réseaux satellitaires exclusifs sur sa flotte de quinze satellites GEO. L’activité d’Inmarsat est organisée en quatre segments de clientèle : aviation, maritime, entreprise et gouvernement.
Règles et procédures de contrôle des concentrations
La Commission est chargée d’apprécier les fusions et acquisitions impliquant des entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse certains seuils (voir article 1er de la Règlement de l’UE sur les concentrations) et d’empêcher les concentrations qui entraveraient de manière significative une concurrence effective dans l’EEE ou une partie substantielle de celui-ci.
La grande majorité des concentrations notifiées ne posent pas de problèmes de concurrence et sont autorisées après un examen de routine. A partir du moment où une opération est notifiée, la Commission dispose généralement de 25 jours ouvrables pour décider d’accorder son approbation (phase I) ou d’ouvrir une enquête approfondie (phase II).
Cinq enquêtes de concentration de phase II sont actuellement en cours : (i) le projet de création d’une entreprise commune par Orange et MasMovil; (ii) le projet d’acquisition de Asiana par Korean Air; (iii) le projet d’acquisition de VMware par Broadcom; (iv) le projet d’acquisition de Lagardère par Vivendi; et (v) le projet d’acquisition de eTraveli par réservation.
Plus d’informations seront disponibles sur le site du concoursdans l’espace public de la Commission registre des cas sous le numéro de dossier M.10807.