Concentrations: la Commission autorise la fusion entre Credit Suisse et UBS

La Commission européenne a approuvé sans condition, dans le cadre du Règlement de l’UE sur les concentrations, la fusion entre Credit Suisse et UBS. La Commission a conclu que l’opération ne poserait pas de problèmes de concurrence dans l’Espace économique européen («EEE»).

UBS et Crédit Suisse sont à la fois des banques d’investissement multinationales mondiales et des sociétés de services financiers. Dans l’EEE, les activités des sociétés se chevauchent dans la gestion de fortune et d’actifs ainsi que dans la banque d’investissement.

L’enquête de la Commission

Sur la base de son enquête de marché, la Commission a conclu que la concentration ne réduirait pas de manière significative la concurrence sur les marchés où leurs activités se chevauchent au sein de l’EEE.

En particulier, la Commission a constaté que l’entité combinée continuera d’être confrontée à une pression concurrentielle importante de la part d’un large éventail de concurrents sur tous ces marchés, y compris plusieurs grandes banques mondiales ainsi que des prestataires spécialisés et des acteurs locaux puissants.

La Commission a donc conclu que le projet de concentration ne soulèverait pas de problèmes de concurrence sur l’un des marchés examinés dans l’EEE et autorisé la transaction sans condition.

Entreprises et produits

UBS et Crédit Suisse, tous deux basés en Suisse, offrent une gamme de services bancaires et financiers. Il s’agit notamment de la gestion de patrimoine, de la gestion d’actifs, des services bancaires d’investissement, des services bancaires aux particuliers et aux entreprises.

Règles et procédures de contrôle des concentrations

L’opération a été notifiée à la Commission le 26 avril 2023. La notification faisait suite à la décision de la Commission du 4 avril 2023, qui accordait aux parties une dérogation à l’obligation de statu quo sur la base de Article 7, paragraphe 3, du règlement de l’UE sur les concentrations. L’obligation de statu quo impose aux entreprises qui fusionnent de ne pas mettre en œuvre une fusion tant qu’elle n’a pas été autorisée par la Commission.

Dans l’attente de l’examen de la concentration par la Commission, compte tenu des difficultés financières rencontrées par le Credit Suisse et du risque d’instabilité financière qui en résulte, les parties ont demandé une dérogation à l’obligation de statu quo afin de permettre à UBS de mettre en œuvre des mesures spécifiques, notamment la clôture de la transaction. La Commission a constaté que, dans ce cas précis, toutes les conditions d’octroi d’une dérogation étaient remplies et que le risque de préjudice systémique pour les tiers et le secteur bancaire l’emportait sur toute menace potentielle pour la concurrence résultant d’une clôture anticipée de l’opération.

La Commission est chargée d’apprécier les fusions et acquisitions impliquant des entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse certains seuils (voir article 1er de la Règlement sur les fusions) et d’empêcher les concentrations qui entraveraient de manière significative une concurrence effective dans l’EEE ou une partie substantielle de celui-ci.

La grande majorité des concentrations notifiées ne posent pas de problèmes de concurrence et sont autorisées après un examen de routine. A partir du moment où une transaction est notifiée, la Commission dispose généralement d’un total de 25 jours ouvrables pour décider d’accorder l’approbation (Phase I) ou d’ouvrir une enquête approfondie (Phase II).

Une version non confidentielle de la décision d’aujourd’hui sera disponible sur le site du concoursen public registre des cas sous le numéro de dossier M.11111.