Bruxelles veut pouvoir imposer des réductions de consommation de gaz aux pays de l’UE en cas d’urgence

Propose des coupes volontaires de 15% de la consommation de gaz jusqu’en mars

BRUXELLES, 20 (EUROPE PRESS)

La Commission européenne a demandé mercredi aux pays de l’Union européenne de réduire volontairement leur consommation de gaz de 15 % jusqu’au printemps prochain, une réduction que Bruxelles veut pouvoir imposer de manière obligatoire en cas d’alerte pour la sécurité d’approvisionnement.

« La Russie nous fait chanter, la Russie utilise l’énergie comme une arme. Pour cette raison, que les coupes soient partielles ou totales, l’Europe doit être préparée », a proclamé la chef de l’exécutif communautaire, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse. présenter les détails de sa proposition de plan européen de réduction de la demande de gaz baptisé « Save gas for a safe winter ».

Von der Leyen a accusé le Kremlin d’avoir exercé une « pression » en réduisant l’approvisionnement de l’Europe des mois avant l’invasion de l’Ukraine et a souligné qu’à l’heure actuelle, l’UE reçoit « moins d’un tiers » du flux qu’elle a reçu de la Russie dans le même période de l’année précédente.

La politique allemande a également lancé un appel à la « solidarité » pour aider les pays « les plus vulnérables » en raison des coupures de gaz et a défendu l’importance que « tous contribuent à économiser » le gaz dans le cadre d’un plan qui peut augmenter les réserves pour des pays comme l’Espagne et le Portugal qui ne dépendez pas du carburant russe.

L’exécutif communautaire propose ainsi un nouveau règlement qui lui donne le pouvoir de déclarer une « alerte européenne » sur la sécurité d’approvisionnement en gaz et d’imposer des réductions obligatoires de la consommation de gaz, après consultation des États membres, en cas de pénurie ou de demande.

« Si des progrès suffisants ne sont pas réalisés ou si la situation se détériore, la Commission peut activer à tout moment une alerte européenne pour forcer une réduction de 15% », a approfondi le commissaire à l’Energie, Kadri Simson, qui a précisé que Bruxelles n’aspire pas à « dire aux États membres les mesures à prendre pour y parvenir », même s’il leur offre un éventail d’options possibles.

Ainsi, le plan établit un objectif de réduction de la consommation de gaz de 15 % dans tous les pays de l’UE du 1er août de cette année au 31 mars de l’année prochaine et impliquera les administrations publiques, les ménages, les propriétaires d’immeubles. Les gouvernements, les fournisseurs d’énergie et l’industrie devront prendre des mesures pour économiser du gaz.

Pour ce faire, les États membres doivent mettre à jour leurs plans d’urgence avant fin septembre avec des mesures pour atteindre l’objectif de réduction de 15 % de la consommation de gaz, un jalon dont ils doivent rendre compte à l’exécutif communautaire tous les deux mois.

En outre, les pays de l’UE qui demandent l’approvisionnement en gaz solidaire doivent démontrer qu’ils ont pris les mesures nécessaires pour réduire la demande sur leur marché intérieur.

Dans le cadre du plan de réduction de la demande, l’exécutif communautaire a également proposé des critères pour procéder à la réduction coordonnée de la demande de gaz, qui implique le remplacement du gaz par d’autres combustibles fossiles, ainsi que des mesures d’économie d’énergie dans tous les secteurs.

Il préconise également d’assurer l’approvisionnement des foyers, des hôpitaux et d’autres industries essentielles au fonctionnement de l’économie et à la compétitivité de l’UE, pour lesquels il demande instamment la substitution de la consommation de gaz à d’autres combustibles et des économies d’énergie de telle sorte que l’UE a plus de réserves de gaz pour l’hiver prochain.