BRUXELLES, le 13 mars (EUROPA PRESS) –
La Commission européenne « regrette » que le gouvernement français ait choisi de reporter à 2042 l’échéance du développement de la liaison à grande vitesse avec l’Espagne par le corridor atlantique, un projet faisant partie du réseau transeuropéen de transport de l’UE qui devrait être achevé d’ici 2030 et que Bruxelles prévient que la « réhabilitation » de la ligne actuelle proposée par Paris « n’est pas compatible » avec le ‘Y basque’.
« La Commission regrette ce report, (la France) doit donner la priorité aux tronçons transfrontaliers, ce qui n’est pas envisagé dans le rapport », ont indiqué des sources communautaires à Europa Press, interrogées sur la dernière ‘feuille de route’ présentée par la première ministre française, Élisabeth Borne, sur les investissements que le gouvernement français prévoit dans le secteur ferroviaire.
Les services communautaires saluent le fait que la France prévoit un investissement de 100 000 millions d’euros dans le secteur ferroviaire d’ici 2040, car c’est « beaucoup plus que prévu », mais note avec inquiétude que les dépenses ne sont pas dirigées vers le réseau prioritaire transeuropéen.
Le programme français des transports doit encore être détaillé d’ici l’été et est vu comme une « base » pour avancer, précisent les sources, ce qui implique une négociation préalable entre les régions et l’Etat.
En tout état de cause, au vu des informations disponibles, Bruxelles comprend que cela implique que la nouvelle ligne Bordeaux-Dax pour relier le territoire français à la péninsule ibérique à grande vitesse ne sera achevée qu’en 2042, ce qui signifie un retard de plus d’un décennie à compter de la date de 2030 convenue avec l’UE.
Aux yeux des services communautaires, le programme d’investissement devrait donner « la priorité » aux tronçons transfrontaliers, ce qui « ne figure pas dans le rapport » des autorités françaises et pour lequel la Commission européenne prévoit des contacts techniques dans les prochaines semaines pour demander des explications.
Le budget « substantiel » prévu pour le chemin de fer français ne répond pas aux priorités du réseau transfrontalier européen, non seulement dans le cas du tronçon du Corridor Atlantique, mais aussi dans celui des autres tronçons prévus dans le Corridor Méditerranéen, comme la jonction entre Montpellier et Perpignan ou l’axe Lyon-Turin.
Dans le cas précis de la liaison à grande vitesse entre Dax et la frontière espagnole à Hendaye, des sources communautaires soulignent qu' »il n’y a pas de clarté » quant à son développement et soulignent que la France ne prévoit que la « réhabilitation » du tronçon existant.
« De toute façon, la réhabilitation de la ligne existante n’est pas suffisante en termes de capacité par rapport à celle du ‘Y basque’. Sans une nouvelle ligne, un goulet d’étranglement va se créer à la frontière française », ont expliqué les sources.
« Les plans de la France ne sont pas compatibles avec les travaux menés par l’Espagne sur le ‘Y basque' », ajoutent-ils de l’exécutif communautaire, conscients que le gouvernement espagnol maintient l’objectif d' »achever le ‘Y basque’ avant 2030″.