Bruxelles propose 500 millions à l’industrie européenne de défense pour produire en mode économie de guerre


Archive – Char Leopard 2 A6 au service des forces armées allemandes – Federico Gambarini/dpa – Fichier

Suivez en direct les dernières nouvelles sur la guerre en Ukraine

BRUXELLES, le 3 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

La Commission européenne a proposé ce mercredi un mécanisme doté de 500 millions d’euros pour augmenter la capacité de production militaire en Europe, une mesure avec laquelle elle souhaite que son secteur de la Défense passe en mode économie de guerre et fasse face à la nouvelle situation de sécurité sur le continent générée par l’invasion russe de l’Ukraine.

Bruxelles entend que ces fonds servent d’incitation pour les entreprises du secteur de la Défense à prendre des mesures pour renforcer leur capacité de production et investir dans leur chaîne d’approvisionnement. Le tout dans l’idée de réduire les délais de livraison des commandes et d’apporter les financements nécessaires à l’industrie militaire européenne pour fabriquer plus et plus vite.

« Il faut dynamiser la base industrielle pour changer de paradigme et pour que l’industrie de Défense passe en mode économie de guerre entre guillemets », a plaidé le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, lors d’une conférence de presse depuis la capitale européenne.

Il s’agit de la troisième étape du plan approuvé en mars dernier par l’UE pour fournir à l’Ukraine des munitions d’artillerie à partir de ses propres arsenaux et pour effectuer des achats conjoints, deux propositions qui recevront chacune 1 000 millions d’euros de fonds européens via le mécanisme de paix européen. Parallèlement à cette mesure, les Vingt-Sept espèrent parvenir au compromis trouvé avec Kiev pour faciliter un million de coups d’artillerie.

Comme le reconnaît la proposition communautaire, la capacité de fabrication actuelle et les chaînes d’approvisionnement et de valeur existantes ne garantissent pas la livraison de matériel militaire pour répondre aux besoins des États membres, tant pour leurs propres besoins de sécurité que pour continuer à soutenir l’Ukraine dans le contexte de la guerre.

Le nouvel instrument vise à renforcer la base industrielle européenne pour augmenter la capacité d’un secteur pensant pour les temps de paix et qui répond actuellement à une demande modeste et qui, par conséquent, a obligé les armées européennes à disposer de stocks minimaux et à acheter du matériel en dehors du UE.

BRUXELLES AUTORISERA L’UTILISATION DES FONDS DE COHÉSION POUR LA DÉFENSE

Les fonds que Bruxelles met désormais sur la table proviennent du mécanisme d’achats conjoints de l’Agence européenne de défense (AED), 240 millions de l’initiative d’achats conjoints lancée l’année dernière, tandis que le reste proviendra de différents postes du Fonds européen de la défense, le budget communautaire dédié à la défense européenne.

L’objectif est que ces éléments contribuent à mobiliser des investissements au niveau privé et des Etats membres, raison pour laquelle Bruxelles espère que le plan d’augmentation de la production militaire en Europe atteindra 1 000 millions. Pour ce faire, l’exécutif communautaire facilitera la réorientation des fonds provenant d’autres postes tels que les fonds de cohésion et les fonds de relance économique après le coronavirus.

La logique est d’utiliser toutes les ressources possibles pour financer le secteur de la Défense « en temps de guerre en Europe ». « Nous devons tous participer à cet effort », a déclaré le commissaire français.

L’exécutif européen utilisera des indicateurs pour évaluer l’impact de la mesure, de manière à ce que l’augmentation de la capacité de production, la réduction des délais de commande, ainsi que le nombre de nouvelles coopérations transfrontalières avec des entreprises établies dans d’autres États puissent être pays membres ou associés.