Bruxelles influence une réponse « à l’échelle européenne » aux subventions vertes américaines mais sans « guerre commerciale »

BRUXELLES, 17 janv. (EUROPA PRESS) –

Le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, a insisté sur le fait que l’Union européenne (UE) doit fournir une réponse commune pour contrer l’effet de la loi américaine sur les subventions aux industries vertes qui renforce la compétitivité du marché unique par la création d’un État souverain fonds de richesse, comme l’a déjà proposé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dont ce mardi sera discuté par les ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne, l’Ecofin, mais sans déclencher de « guerre commerciale ».

« L’échelle doit être européenne », a souligné le commissaire à l’Economie, qui propose une « rationalisation » des aides d’Etat sans bouleverser le modèle communautaire, mais aussi un financement commun, car « il n’est pas possible de réagir uniquement au niveau national ». « L’Europe apporte une valeur ajoutée que nous ne devons jamais oublier », a-t-il souligné.

Bien que la crise actuelle dérivée de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ait particulièrement affecté l’économie européenne, Gentiloni a souligné que l’association entre l’UE et les États-Unis est « peut-être l’une des plus fortes de ces dernières décennies », mais nous devons être conscients que cela crise a une crise particulière pour l’économie européenne, nous devons renforcer notre compétitivité et ne pas déclencher une guerre commerciale avec les États-Unis.

De son côté, la ministre suédoise des Finances, qui assure la présidence tournante du Conseil, Elisabeth Svantesson, a également prôné le renforcement de la compétitivité communautaire et l’union des efforts pour sauvegarder le marché européen.

Dans le même ordre d’idées, le vice-président économique, Valdis Dombrovskis, a souligné qu’il est « très important que les négociations bilatérales avec les Etats-Unis ne sapent pas le marché unique et préservent le terrain de jeu de l’UE ».

Par ailleurs, dans la lignée de la lettre envoyée par la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, aux États membres vendredi dernier, Domvrobskis a plaidé ce lundi pour renforcer le marché européen avant d’entamer les travaux d’adaptation des règles sur les aides d’État pour faire face à la hausse les prix de l’énergie ou l’impact de la loi américaine sur les subventions sur la compétitivité de l’industrie européenne, le tout sans remettre en cause la transition verte.

De son côté, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est également accordé lundi sur la nécessité soulignée par Bruxelles de réindustrialiser l’UE tout en privilégiant les projets verts, ce qui, selon lui, devrait aller de pair avec une réforme de le marché de l’énergie qui « dissocie » le prix de l’énergie verte et fossile et qui est dans l’intérêt des 27 Etats membres. « C’est une question de justice et d’efficacité climatique », a-t-il ajouté.

« Notre priorité est de rationaliser toutes les procédures d’autorisation des aides d’Etat sans mettre en péril le bon fonctionnement du marché intérieur, en garantissant un traitement égal à toutes les entreprises dans tous les pays de l’UE », avait-il précédemment indiqué à cet égard. Présidente du gouvernement et ministre des Affaires économiques et de la Transformation numérique, Nadia Calviño, à laquelle son homologue belge, Vicent van Peteghem, a ajouté : « Nous devons prendre nos propres décisions, ne pas laisser les autres les prendre à notre place, et agir ensemble ».