BRUXELLES, 21 octobre (EUROPA PRESS) –
Le négociateur commercial de l'Union européenne, le commissaire Maros Sefcovic, a demandé aux autorités chinoises de se rendre à Bruxelles dans les « prochains jours » pour chercher une solution à la crise ouverte par le renforcement par Pékin des contrôles sur les exportations de terres rares et de technologies associées, invoquant des raisons de sécurité nationale.
Répondant aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse à Strasbourg (France), Sefcovic a donné des détails sur l'appel vidéo de près de deux heures qu'il a eu ce mardi avec le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, et a souligné qu'il entretenait des contacts constants avec les autorités chinoises.
Dans ce contexte, le commissaire a demandé à Wang des « solutions urgentes » à cette nouvelle tension entre les deux régions et l'a prévenu que Bruxelles ne cherchait pas une escalade, mais que ce type de décision de Pékin n'aidait pas les relations entre l'UE et la Chine.
C'est pour cette raison que Sefcovic, qui parle au nom des 27 en matière commerciale, a convoqué le ministre pour qu'il se réunisse dans « les prochains jours » à Bruxelles, une invitation que le ministre a « acceptée », comme l'a confirmé le commissaire lui-même, sans donner plus de détails sur la date de la réunion ni si elle sera au niveau ministériel ou si les techniciens du ministère du Commerce se déplaceront.
Il a également ajouté qu'après la conversation de ce mardi, tous deux ont convenu que leurs équipes entameraient également un dialogue sur la question des terres rares.
Les autorités chinoises ont annoncé début octobre qu'elles étendaient les restrictions adoptées en avril dans le secteur, de sorte que les opérateurs d'exportation désignés à l'étranger devront obtenir une licence d'exportation de biens à double usage délivrée par le ministère chinois du Commerce avant de procéder à la vente des marchandises concernées vers des pays et des régions en dehors de la Chine.
Depuis les premières restrictions introduites au printemps, Bruxelles a soutenu qu'il s'agissait de mesures « injustifiées et néfastes », comme l'a rappelé Sefcovic après l'appel avec son homologue chinois. En ce sens, le commissaire a également averti que ces pratiques vont à l'encontre des efforts visant à « stabiliser » les relations commerciales et à établir des liens fiables.
Dans l'appel, Sefcovic a également abordé la crise ouverte entre la Chine et les Pays-Bas après que cet État membre a décidé d'intervenir auprès du fabricant de semi-conducteurs Nexperia, une filiale néerlandaise de la société chinoise Wingtech Technology, en invoquant des raisons de sécurité technologique.
« Je suis rassuré par l'intention exprimée par les deux parties de désamorcer les tensions et d'œuvrer à un accord pratique qui rétablisse les chaînes d'approvisionnement, apporte la certitude indispensable et évite les perturbations de la production dans le monde », a déclaré le commissaire.