Bruxelles entame la procédure de déduction de près de 300 millions d'aide à la Hongrie pour non-paiement de l'amende de la CJUE

BRUXELLES, le 18 septembre (EUROPA PRESS) –

La Commission européenne a lancé la procédure de « compensation » pour déduire des fonds prévus pour la Hongrie l'amende de 200 millions d'euros que la Cour de justice de l'Union européenne a imposée au gouvernement de Viktor Orbán en juin dernier pour violation des droits des demandeurs d'asile ; une amende à laquelle il faut ajouter un million d'euros par jour de retard depuis le prononcé de la sentence, soit au moins 93 millions d'euros supplémentaires.

Le délai donné par la Justice européenne à Budapest pour répondre au paiement des 200 millions d'euros d'amende a expiré ce mardi 17 septembre, donc, une fois confirmé que l'argent n'a pas été transféré, Bruxelles a activé le processus.

« Cela signifie que l'amende en question sera déduite des futurs transferts du budget de l'UE vers la Hongrie », comme l'a confirmé lors d'une conférence de presse le porte-parole communautaire en charge du Budget, qui a tenu à préciser qu'avant de franchir cette étape, le Les communautés de services ont demandé à Budapest de se conformer au paiement et ont informé « clairement des conséquences » de ne pas le faire.

La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a condamné la Hongrie le 13 juin dernier pour violation systématique des droits des demandeurs d'asile qui arrivent à sa frontière ; après avoir vérifié que le pays n'a pris aucune mesure pour corriger une condamnation antérieure dans la même instance prononcée en 2020.

La Haute Cour a conclu en juin que le fait de se soustraire délibérément à l'application d'une politique commune de l'Union européenne constitue une violation qui constitue « une violation sans précédent et d'une exceptionnelle gravité » du droit communautaire qui, en outre, représente une violation du principe de coopération loyale.

Outre l'amende de 200 millions, le tribunal de Luxembourg a fixé une amende supplémentaire d'un million d'euros par jour de retard de paiement, ce qui, à l'expiration du premier délai de trois mois accordé à Budapest pour notifier des modifications visant à remédier à la violation, permet à Bruxelles de ajouter 93 millions de plus à la dette puisqu'elle n'a pas encore reçu de réponse

Ainsi, le porte-parole de la communauté a expliqué qu'il avait envoyé lundi une lettre de convocation à la Hongrie pour payer ces 93 millions et qu'il répéterait le processus tous les deux mois tant que la violation continuerait à actualiser la dette. La Commission étudie actuellement les différents programmes par lesquels le gouvernement hongrois reçoit des fonds communautaires afin de déterminer de quels postes déduire la dette.

Le gouvernement hongrois oblige les demandeurs d'asile à présenter leur demande de protection internationale dans la zone de transit de la frontière serbo-hongroise, tout en limitant sévèrement le nombre de personnes pouvant accéder à cette zone, ce qui rend difficile l'accès de ces personnes à une procédure à laquelle ils ont droit.

En pratique, ces personnes font face à des délais d'attente compris entre onze et dix-huit mois pour pouvoir accéder aux zones de transit et donc pouvoir formuler leur demande.