Bruxelles demande aux 27 une approche commune de la migration et de ne pas agir « de crise en crise » après l' »Ocean Viking »

BRUXELLES, le 25 nov. (EUROPA PRESS) –

La vice-présidente de la Commission chargée de la Migration, Margaritis Schinas, a indiqué que la réunion extraordinaire des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ce vendredi à Bruxelles doit servir pour que les Vingt-Sept commencent à travailler dans un cadre structuré pour résoudre les crises. comme le vécu avec le navire ‘Ocean Viking’.

« C’est une nouvelle occasion de dire aux ministres qu’ils ne doivent pas travailler de crise en crise, de navire en navire, d’incident en incident », a déclaré Schinas, affirmant que le cadre approprié est le pacte de migration et d’asile qui est sur la table du Vingt-sept pendant des mois, en attendant d’être convenu.

Les chefs de l’Intérieur européen se réunissent ce vendredi en réunion extraordinaire dont on n’attend pas de décisions concrètes, mais pour « faciliter le dialogue » entre les pays, pour tenter de réduire la tension due à des désaccords comme celui qui a conduit la France à rompre avec la relocalisation volontaire des réfugiés, après la crise vécue avec le navire de l’ONG ‘Ocean Viking’, à laquelle l’Italie a refusé d’autoriser son arrivée.

En attendant, Bruxelles a proposé un plan d’action avec une vingtaine de mesures, dont la réactivation de la plateforme de relocalisation volontaire convenue cette année, qui peut servir de « passerelle » au mécanisme permanent qui existe dans le cadre du Pacte Migration et Asile.

« Nous espérons que d’ici la fin du mandat de cette Commission, nous aurons cet accord », a déclaré Schinas dans ses déclarations avant la réunion, pointant ainsi l’horizon de 2024. Et sur l’établissement d’un code de conduite pour diriger les actions des ONG, comme a affirmé que Rome n’a pas exclu la question, soulignant qu’elle peut être analysée si elle sert à travailler de manière constructive et à structurer les tâches de sauvetage.

A l’arrivée, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accuse l’attitude des autorités italiennes de ne pas accepter le débarquement de l’Ocean Viking et de contourner le droit de la mer en ne donnant pas au navire un port sûr. Il a indiqué que la France souhaitait avancer dans le pacte migratoire et notamment instaurer un échange de responsabilités entre les États membres.

Avant le Vingt-sept, il a souligné que ce sera l’occasion de voir si l’Italie et les autres Etats membres acceptent le plan de Bruxelles et qu’un accord soit trouvé par les onze pays qui se sont proposés pour accueillir les migrants secourus par l’Ocean Viking.

Pour sa part, le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a souligné que la migration ne devrait pas seulement relever de la responsabilité des pays d’entrée, mais de l’UE dans son ensemble, et a soutenu l’initiative de Bruxelles pour orienter le débat migratoire. « Il établit des points d’action que nous avons toujours pris en compte », a-t-il évalué, soulignant la nécessité de coopérer avec les pays d’origine et de transit pour lutter contre la migration illégale et établir des canaux de migration ordonnés et sûrs.

Interrogée sur le code de conduite des ONG, Marlaska a mis l’accent sur le renforcement de la coordination entre les institutions publiques et les organisations humanitaires. « La priorité est de lutter contre les mafias et de sauver des vies », a-t-il défendu.

Son homologue grec, Notis Mitarachi, a affirmé que la proposition communautaire est sur la bonne voie, insistant sur le fait que la réponse commune de l’UE doit rechercher des solutions pour réduire le nombre d’arrivées irrégulières dans l’UE et établir un « mécanisme de solidarité obligatoire » pour les Vingt-sept pour partager le fardeau de la migration.

« On parle depuis trop longtemps de la crise migratoire, il est temps des solutions, des actions et des résultats », a-t-il affirmé, déplorant que « l’appétit » de solidarité des Vingt-sept soit moindre vis-à-vis des arrivées.