Bruxelles accuse Microsoft d'abus de position pour avoir imposé « Teams » aux utilisateurs d'Office

Ce mardi, la Commission européenne a formellement accusé le géant informatique Microsoft d'avoir violé les règles de concurrence de l'Union européenne en associant son application d'appel vidéo « Teams » à l'installation du logiciel Office, une décision prise par Bruxelles après avoir jugé les changements apportés « insuffisants ». » a présenté l'entreprise en réponse au début de l'enquête.

« Nous craignons que vous accordiez un avantage indu à votre produit par rapport à celui de vos concurrents », a déclaré la vice-présidente de l'exécutif communautaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager, qui a averti qu'il était « essentiel » de protéger la libre concurrence entre outils de communication à distance car ils encouragent également l’innovation dans le secteur.

Bruxelles a ouvert une enquête formelle sur l'affaire en juillet 2023 en réponse à la démission d'un concurrent, Slack, pour déterminer si Microsoft avait donné un « avantage » concurrentiel déloyal aux « Teams » en ne donnant pas aux clients la possibilité de choisir d'inclure ou non l'accès à ce produit lorsqu'ils s'abonnent aux packages Office 365 ou Microsoft 365.

De plus, Community Services estime que cet avantage peut avoir renforcé les limitations d'interopérabilité entre ses packages et les offres d'autres concurrents Teams. Cette pratique a peut-être empêché les concurrents de la plate-forme d'appel vidéo de Microsoft de rivaliser et d'innover sur un pied d'égalité, nuisant ainsi aux clients de l'Espace économique européen.

À la suite de l'enquête formelle lancée par Bruxelles, Microsoft a introduit quelques modifications dans la manière de distribuer « Teams » pour le dissocier de son package Office, mais les services communautaires considèrent les ajustements compromis comme « insuffisants » et exigent davantage de changements pour se conformer aux règles de compétence de l’Union européenne.

Suite à l'envoi de la communication des griefs, l'entreprise peut désormais envoyer ses arguments de défense, même si Bruxelles n'a pas de délai défini pour conclure le dossier. Si, après la défense de Microsoft, les services communautaires confirment qu'il y a bien une infraction, ils pourront imposer à la firme nord-américaine une amende pouvant aller jusqu'à 10% de son volume d'affaires annuel dans le monde.