Borrell reconnaît la difficulté de sanctionner les entreprises qui aident la Russie mais demande à étudier les options


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BRUXELLES, le 22 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, a reconnu ce lundi la difficulté d’appliquer des sanctions aux entreprises de pays tiers qui contribuent à contourner les sanctions contre la Russie, puisque les restrictions européennes ne sont pas extraterritoriales, bien qu’il ait néanmoins demandé à explorer des mesures pour combattre ceux qui aident la Russie à échapper aux sanctions pour l’invasion de l’Ukraine.

Lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, le chef de la diplomatie européenne a rappelé que les sanctions européennes n’ont pas de caractère extraterritorial, comme dans le cas des Etats-Unis. « Nos entreprises sont soumises à nos décisions, mais je ne peux pas imposer ma volonté au gouvernement indien ou aux entreprises indiennes », a-t-il plaidé sur le cas de l’augmentation des achats de pétrole russe par l’Inde.

Borrell a insisté sur le fait qu’il est « parfaitement légal » pour l’Inde d’effectuer ces transactions, bien qu’il ait souligné que l’Union européenne doit trouver des moyens d’arrêter l’essor inhabituel du commerce de certaines marchandises avec les pays d’Asie centrale voisins de la Russie.

Ces propos interviennent après le débat des Vingt-sept sur la proposition de Bruxelles de punir les entreprises russes et les entreprises de pays tiers qui contribuent à échapper aux sanctions dans le cadre du onzième paquet, un cycle que les pays de l’UE soutiennent en principe malgré le fait que de nombreux demandent de traiter avec une sensibilité particulière ces mesures qui peuvent nuire aux relations commerciales et diplomatiques.

Des sources diplomatiques estiment que la proposition a du mal à aller de l’avant car elle inclut la composante d’extraterritorialité, à laquelle l’Europe s’est toujours opposée et qui n’a pas de base juridique claire. De plus, cette étape peut avoir de fortes implications pour les relations avec les pays du Sud, surtout à un moment où le bloc veut attirer des pays qui ne se sont pas alignés sur les thèses occidentales dans la guerre en Ukraine et qui peuvent se sentir pointés du doigt.