Borrell appelle à redoubler de soutien à la contre-offensive de l’Ukraine face à la crise interne en Russie


781051.1.260.149.20230626175136


Dossier – Le Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell. – Aurore Martignoni/Commi européenne / dpa – Dossier

BRUXELLES, le 26 juin (EUROPA PRESS) –

Le haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, a souligné ce lundi qu’il était temps pour les États membres du bloc de redoubler de soutien à l’Ukraine dans sa contre-offensive pour reprendre le territoire occupé par la Russie, compte tenu de la crise interne à Moscou dont témoignent les révolte des mercenaires du groupe Wagner le week-end dernier.

« La conclusion du débat est claire : continuer à soutenir l’Ukraine plus que jamais. Nous devons soutenir et accroître toutes les formes d’assistance, mais surtout l’armée », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse depuis Luxembourg, où les ministres des Affaires étrangères des Vingt- sept ont discuté en personne pour la première fois de la rébellion menée par les forces paramilitaires russes.

En ce sens, Borrell a insisté sur l’idée de « doubler le soutien en équipement et en formation » de l’armée ukrainienne pour garantir le succès de la contre-offensive qu’elle a lancée il y a quelques semaines pour récupérer des territoires au sud et à l’est de la pays.

Plus précisément, le chef de la diplomatie européenne a ouvert la porte pour augmenter la capacité de formation de la mission de l’UE qui a déjà formé 24 000 recrues ukrainiennes, dans différentes parties du continent et qui a été lancée dans le but d’en former 30 000 avant la fin de année, un objectif que Borrell a pris pour acquis.

« Même après la fin de la guerre, nous continuerons à soutenir l’Ukraine pour augmenter sa capacité de défense, à la fois militaire et industrielle », a-t-il insisté, évoquant le soutien à long terme de l’UE à Kiev.

UNE RUSSIE FRAGILE EST UN RISQUE

En tout cas, après le soulèvement des mercenaires de Wagner en Russie, en lutte contre les autorités politiques et militaires, le Haut Représentant a indiqué que l’UE continuerait d’être « vigilante » et a reconnu que ces événements remettaient en cause la crédibilité de Poutine.

Pour Borrell, la crise des derniers jours est un signe de « faiblesse ». « C’est le moins que je puisse dire : le système politique a des fissures et alors qu’avant nous faisions face à la Russie comme une menace en raison de sa force, maintenant c’est un risque en raison de l’instabilité interne et de la fragilité au sein d’une puissance nucléaire », a déclaré le président espagnol. ex-ministre.

« La vision que nous avons de la Russie est différente », a reconnu le chef des affaires étrangères de l’UE, après avoir souligné que le bloc n’a rien à voir avec le soulèvement des mercenaires mais doit analyser la situation et travailler sur des scénarios futurs dans le pays. .

Concernant l’impact que la révolte peut avoir sur le champ de bataille, Borrell a indiqué qu’elle a « logiquement » des répercussions positives pour Kiev. « Si votre adversaire entre en combat dans différentes parties, il est clair que c’est une chose positive du point de vue des opérations militaires », a-t-il expliqué.

« S’il y a des désaccords internes d’un côté, cela profite logiquement à l’autre », a-t-il soutenu, soulignant le rôle du groupe Wagner non seulement sur le front ukrainien mais en tant qu’opérateur de sécurité russe dans des pays comme le Mali ou la République centrafricaine. .

La rébellion des paramilitaires du groupe Wagner, dirigée par le chef de l’organisation, Yevgeni Prigozhin, a commencé tard vendredi avec la prise de la ville russe de Rostov, siège du commandement sud de l’armée russe, avec l’intention de diriger vers Moscou pour demander au ministère de la Défense des explications sur le prétendu meurtre de ses hommes lors d’un bombardement.

En plein conflit avec le Kremlin et à quelques centaines de kilomètres de Moscou, le convoi a fait demi-tour samedi après-midi grâce à la médiation du président biélorusse, Alexandre Loukachenko, dans un accord pour arrêter la révolte, amnistier les mercenaires et renvoyer l’exil en Biélorussie. à Prigojine.

De son côté, le gouvernement russe a assuré que le groupe paramilitaire dirigé par Prigozhin continuerait d’opérer en République centrafricaine et au Mali après la révolte mercenaire qui a contraint Moscou à mettre ses forces en état d’alerte ce week-end.