VALENCE, 9 août (EUROPA PRESS) –
L’Association valencienne des agriculteurs (AVA-Asaja) exprime sa « préoccupation » face aux premières interceptions produites lors de la campagne d’agrumes dans l’hémisphère sud, qui vient de commencer, d’envois d’oranges et de mandarines d’Afrique du Sud destinées à l’Union européenne infestée de faux papillon de nuit (Thaumatotibia leucotreta) et tache noire (Phyllosticta citricarpa).
Tout cela alors que l’UE oblige les oranges sud-africaines à effectuer un traitement par le froid depuis le 14 juillet, précisément afin d’empêcher l’entrée de la fausse teigne. Par conséquent, si cette détection a été enregistrée après cette date, l’entité agricole exigera de Bruxelles qu’elle durcisse les conditions du mécanisme approuvé afin d’assurer une sécurité phytosanitaire complète, conformément aux recommandations scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). .
Il s’agit de deux organismes de quarantaine qui ne sont pas présents en Europe et dont l’introduction causerait des millions de pertes non seulement aux agrumes mais aussi à une multitude de cultures (fruits à noyau, pomme, poire, avocat, vigne, olivier, kaki, grenade, poivron, tomate ou aubergine) et même des rosiers ou des essences d’arbres comme le chêne.
Plus précisément, selon l’AVA, la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne a enregistré jusqu’à sept détections de ravageurs et de maladies dans les importations d’agrumes sud-africains en juillet dernier : cinq lots contaminés par la tache noire (deux sur des mandarines et trois sur des oranges) et deux avec la présence de fausses teignes (une dans les mandarines et une dans les oranges), ainsi qu’une autre interception de thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) dans une cargaison d’aubergines en provenance du pays sud-africain.
Pour le président de l’organisation agraire, Cristóbal Aguado, le fait que l’UE ait intercepté le faux papillon dans une cargaison de mandarines sud-africaines démontre une fois de plus que le traitement par le froid est également nécessaire dans le cas des mandarines.
Il appelle ainsi Bruxelles « à abandonner la politique de complaisance, qui place sans vergogne les intérêts commerciaux de quelques États membres, comme les Pays-Bas, au-dessus de la légitime défense de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire, de l’environnement et de la démocratie dans toute l’Europe ». « Si les scientifiques et les faits montrent que les mandarines comportent le même risque d’introduction et de propagation de la fausse teigne, cela n’a aucun sens que les politiques continuent à leur refuser le traitement par le froid qui est déjà appliqué aux oranges », souligne-t-il.
Aguado exprime également son malaise face à la poursuite des détections en 2022 de la tache noire sur les agrumes sud-africains car « tout comme la fausse teigne, c’est un ravageur très dangereux » pour la filière agrumes. Selon lui, les dernières mesures de contrôle adoptées par l’UE pour empêcher l’introduction et l’expansion de ce champignon sont insuffisantes « et les premières données de la campagne sud-africaine nous donnent déjà raison ». « Nous jouons avec le feu », prévient-il, « et si nous continuons comme ça, nous allons brûler ».