Ils craignent que l’agrandissement de ces installations ne nuise à l’environnement.
BRUXELLES, le 18 septembre (EUROPA PRESS) –
La Cour des comptes de l’Union européenne a estimé à 800 milliards d’euros les investissements nécessaires jusqu’en 2050, provenant en grande partie d’investissements privés, pour atteindre les objectifs que l’UE s’est fixés pour la production d’énergie marine renouvelable, également appelée énergie « bleue ».
Dans un nouveau rapport publié ce lundi, les auditeurs ont prévenu que l’UE continue de se fixer des objectifs « ambitieux » avec 61 gigawatts (GW) de capacité installée d’ici 2030 et 340 GW en 2050, par rapport aux 16 GW existants, un rapide et le déploiement à grande échelle d’installations éoliennes offshore qui nécessiteront également un « vaste espace maritime ».
Les auditeurs craignent également que le développement des énergies marines renouvelables soit préjudiciable à l’environnement car la Commission européenne, malgré ses efforts pour la concilier avec la biodiversité, « n’a pas évalué son impact et ses conséquences ».
« L’invasion russe de l’Ukraine a mis en évidence l’importance de l’indépendance énergétique de l’UE, et nos mers peuvent faire partie de la solution », a reconnu l’auditeur responsable du rapport, Nikolaos Milionis, qui a prévenu que « cette révolution bleue de l’UE ne devrait pas être entrepris à tout prix : les énergies marines renouvelables ne doivent pas entraîner de graves dommages sociaux ou environnementaux.
Le rapport indique que les énergies marines renouvelables « coexistent rarement avec d’autres activités » et rappelle que, notamment, les conflits avec le secteur de la pêche « restent largement non résolus », ce qui fait « réapparaître » l’opposition aux énergies marines renouvelables lors de l’évaluation des projets.
En outre, les auditeurs ont souligné que les pays de l’UE partageant des eaux « planifient à peine des projets communs, gaspillant ainsi l’opportunité d’utiliser plus efficacement un espace maritime rare », tandis que les implications socio-économiques du développement des énergies marines renouvelables ne sont pas non plus comprises. Ils l’ont étudié de manière suffisamment approfondie.
La Cour des comptes a également averti que les risques pesant sur l’approvisionnement en matières premières clés pourraient conduire à un ralentissement du déploiement des énergies marines renouvelables en Europe, dans la mesure où, actuellement, presque toutes les matières premières sont fournies par la Chine, un pays qui joue également un rôle crucial rôle dans la fabrication d’aimants permanents pour les éoliennes.
Dans l’UE, la dépendance à l’égard des matières premières peut créer des goulots d’étranglement, et les auditeurs ont exprimé leur « inquiétude » quant à la sécurité de l’approvisionnement dans le contexte actuel de tensions géopolitiques, tandis que les longues procédures d’autorisation nationales constituent un « obstacle supplémentaire ». Par exemple, la France a l’un des délais les plus longs d’Europe pour approuver les installations éoliennes offshore, qui peuvent aller jusqu’à onze ans.
À ce jour, 2,3 milliards d’euros du budget de l’UE ont été alloués aux technologies marines renouvelables depuis 2007, tandis que la Banque européenne d’investissement (BEI) a accordé des prêts et des prises de participation d’une valeur de 14,4 milliards d’euros.
Ainsi, compte tenu des capacités de production et des investissements réalisés jusqu’à présent par l’UE dans les énergies marines renouvelables, les auditeurs ont indiqué qu’elle pourrait ne pas atteindre ses objectifs « ambitieux », en plus desquels un effort « considérablement plus important » sera nécessaire pour les énergies marines renouvelables. l’énergie soit durable d’un point de vue socio-économique et environnemental.
Ce n’est pas la première fois que les auditeurs mettent en garde contre le risque que l’UE ne parvienne pas à atteindre ses propres objectifs, puisqu’un précédent rapport présenté en juin soulignait déjà que l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rapport à Les niveaux de 1990 sont menacés après avoir constaté « peu d’indications » selon lesquelles les mesures prises pour les atteindre sont suffisantes.
RAPPORT DE LA COMMISSION
Dans le même esprit, le rapport de prospective stratégique à l’horizon 2023 que la Commission européenne a publié en juillet estimait déjà que plus de 620 milliards d’euros par an d’investissements supplémentaires seraient nécessaires pour répondre aux objectifs climatiques du Green Deal et à la transition énergétique que le L’UE veut réaliser une somme qu’elle souhaite également provenir, en grande partie, de financements privés.
En outre, le rapport de l’exécutif communautaire estime que 92 milliards d’euros supplémentaires seront nécessaires pour atteindre les objectifs de la loi visant à une industrie à zéro émission nette entre 2023 et 2030.
Bien que tous les coûts et conséquences de la crise du climat et de la biodiversité soient encore inconnus, le rapport rappelle également que l’UE prévoit déjà de consacrer 578 milliards d’euros – au moins 30% de son budget – à des mesures liées au changement climatique pour la période. 2021-2027.
La Commission a présenté le rapport dans le but d’alimenter le débat des dirigeants lors du Conseil européen informel qui se tiendra à Grenade les 4 et 5 octobre, dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil.