Albares s’engage à ne pas tenir l’Algérie responsable de l’agression de Melilla jusqu’à ce qu’elle clarifie ce qui s’est passé

MADRID, le 28 juin. (EUROPA PRESS) –

Le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a défendu ce mardi la nécessité de clarifier ce qui s’est passé vendredi dernier lors de l’assaut de Melilla qui a fait plus d’une vingtaine d’immigrants morts avant d' »attribuer des responsabilités » et de pointer du doigt l’Algérie, comme Le Maroc l’a fait.

« Vous ne me trouverez pas du côté de ceux qui s’attribuent des responsabilités sans savoir ce qui s’est passé », a affirmé le ministre dans une interview sur Antena3 recueillie par Europa Press, après qu’on lui ait demandé si, comme le Maroc, qui a attribué à l’Algérie le « délibéré laxisme » sur sa frontière violente, estime qu’Alger y est pour quelque chose.

En ce sens, il a souligné que « le Maroc et l’Espagne démontrent que nous voulons clarifier ce qui s’est passé », d’où la raison pour laquelle le parquet marocain et le médiateur espagnol ont ouvert une enquête. Pour cette raison, il a demandé d’attendre que « nous soyons au clair sur les faits ».

En revanche, Albares a évité de décrire ce qui s’est passé vendredi comme une attaque, bien qu’il ait souligné qu’une avalanche de 2 000 personnes comme celle enregistrée « est quelque chose de très difficile à gérer et à canaliser ».

Ainsi, il a rappelé qu’il s’agit de protéger la frontière et les citoyens, en l’occurrence ceux de Melilla, pour lesquels il a une fois de plus salué « la collaboration des forces de sécurité marocaines » pour faire face au problème et aussi le « travail extraordinaire  » des forces de sécurité espagnoles. Sans eux, a-t-il souligné, « il serait impossible de contrôler et de défendre cette frontière étrangère ».

Quant au manque d’empathie dont le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a été critiqué pour sa première réaction, le ministre des Affaires étrangères a assuré que ce qui s’est passé « nous émeut tous » et a justifié les actions entreprises par l’exécutif contre l’immigration et la « l’empathie » dont Sánchez a toujours fait preuve, selon lui.

Ainsi, Albares a souligné que l’immigration est « un phénomène très complexe qu’aucun pays, pas même le plus puissant, ne peut affronter seul ». Pour cette raison, il a choisi de « renforcer davantage notre collaboration avec le Maroc et avec les pays d’origine et de transit » et a fait valoir que l’implication de l’UE et de la Commission européenne dans ce domaine est également nécessaire.

Dans un autre ordre d’idées, le ministre des Affaires étrangères a catégoriquement rejeté qu’au sein de la coalition gouvernementale, il y ait un pacte de silence pour ne pas parler de ce qui s’est passé à Melilla, après que la porte-parole, Isabel Rodríguez, a prévenu cinq fois hier la ministre de l’Égalité, Irene Montero, pour se prononcer sur ce qui s’est passé. « Pas du tout », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que l’exécutif « est cohérent ».