Albares rencontrera Burita jeudi à Rabat à l’invitation du Maroc

L’ouverture prévue des douanes de Ceuta et Melilla, l’un des points clés de la feuille de route, est toujours en suspens

Le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, rencontrera jeudi prochain à Rabat son homologue marocain, Naser Burita, en vue de faire avancer le renforcement des relations, comme l’ont confirmé ce dimanche des sources diplomatiques.

Le déplacement du ministre, sa première visite officielle au sein de cette législature, s’effectue à l’invitation du Maroc et durera 24 heures, ce qui souligne son importance, soulignent les sources.

De cette manière, ce sera Albares qui accomplira le geste traditionnel que les présidents du gouvernement effectuent lors de leur premier voyage au Maroc. Dans son cas, Pedro Sánchez ne l’a pas fait ni lors de la législature précédente ni lors de celle-ci, au cours de laquelle son premier voyage à l’étranger a été de visiter Israël, la Palestine et l’Égypte, en plein conflit au Moyen-Orient.

Bien que les sources n’aient pas donné plus de détails sur les questions qui seront discutées entre les deux ministres, lors de l’entretien téléphonique du 28 novembre, Sánchez et le Premier ministre marocain, Aziz Ajanuch, ont exprimé leur volonté de « promouvoir l’agenda bilatéral déjà convenu et explorer les nouvelles opportunités qu’offre cette relation renouvelée.

Il est donc prévu que les deux ministres passeront en revue les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la feuille de route convenue en avril 2022 lors de la rencontre de Sánchez avec Mohamed VI après le soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara et entérinée au niveau de l’Alto Meeting (RAN) de début février.

OUVERTURE DES DOUANES

Ici, le point le plus marquant, par le sens qu’il a, est la réouverture du bureau des douanes de Melilla, fermé unilatéralement par le Maroc en 2018, et la création d’un nouveau à Ceuta. Le gouvernement considère que Rabat reconnaît ainsi l’espagnolité des deux enclaves, un thème de friction récurrent.

Jusqu’à présent, il n’y a eu que trois expéditions tests, la première à la veille du RAN fin janvier, la deuxième le 24 février et la dernière le 26 mai, à la veille des élections régionales et municipales. L’avancée électorale aurait provoqué la paralysie de l’application du calendrier convenu et que les deux gouvernements n’ont pas voulu faire savoir, il faut donc espérer que la rencontre entre Albares et Burita puisse servir à le relancer.

Il n’y a pas non plus de preuve de progrès dans un autre chapitre qui intéresse particulièrement les îles Canaries : la délimitation des eaux territoriales de la côte atlantique. Les deux gouvernements ont convenu de réactiver le groupe de travail existant qui ne s’était pas réuni depuis quinze ans. Depuis lors, il y a eu au moins deux réunions, mais aucun résultat concret n’a été obtenu.

L’entretien pourrait également servir à préparer la prochaine visite de Sánchez à Rabat à laquelle Mohamed VI l’a invité lors de l’entretien téléphonique qu’ils ont eu devant la RAN pour justifier de ne pas le recevoir pendant son séjour dans la capitale marocaine. Ensuite, le monarque alaouite, qui n’était pas dans le pays à ce moment-là, l’a invité à « effectuer prochainement une visite officielle » qui ne s’est pas encore concrétisée.

De même, il faut s’attendre à ce que l’immigration figure également à l’agenda des deux ministres, bien qu’il ne s’agisse pas d’un sujet spécifique dans leur portefeuille. Le gouvernement insiste sur le fait que le Maroc remplit sa part dans l’équation, mais les arrivées d’immigrés irréguliers cette année ont atteint des niveaux records qui n’ont été dépassés que par les données de 2018.

Ainsi, selon le ministère de l’Intérieur, plus de 50 000 arrivées ont été enregistrées, dont plus de 35 000 via les îles Canaries, un chiffre supérieur à celui enregistré lors de la soi-disant crise des cayucos en 2006. Depuis le L’intérieur ne précise pas le pays de départ. Il n’est pas possible de déterminer si l’augmentation des passages est due uniquement à la plus grande instabilité au Sénégal, un autre des pays de départ, ou s’ils proviennent d’autres points comme la Mauritanie.

RENCONTRE AVEC DES HOMMES D’AFFAIRES

L’agenda d’Albares à Rabat prévoit également une rencontre avec des hommes d’affaires en vue de renforcer les relations au niveau économique et commercial. Justement, l’un des principaux bénéfices apportés par le rapprochement avec le Maroc a été une augmentation notable des échanges commerciaux entre les deux pays.

En outre, le ministre souhaite également renforcer les liens sur le plan culturel avec une rencontre avec des hispaniques ainsi qu’une visite dans une école espagnole et de coopération, pour laquelle il rencontrera des coopérateurs espagnols présents dans le pays et qui ont contribué à la réponse. au récent tremblement de terre à Marrakech.