Albares dit que Blinken respecte le fait que l'Espagne va reconnaître la Palestine et que son voyage ne cherche pas son « acquiescement »

WASHINGTON, le 10 mai (De l'envoyé spécial d'EUROPA PRESS, Leyre Guijo) –

Le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a assuré ce vendredi que le secrétaire d'État nord-américain, Antony Blinken, « respecte la position souveraine de l'Espagne » de reconnaissance de la Palestine, tout en précisant que son voyage n'était pas destiné à obtenir « l’acquiescement » de Washington avant de franchir le pas.

Blinken « respecte la position souveraine de l'Espagne, il n'a fait aucun commentaire à ce sujet », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à Washington après sa rencontre de près d'une heure et demie avec le secrétaire d'État. « A aucun moment je n'ai remarqué une quelconque divergence », a-t-il souligné, soulignant que le secrétaire d'État connaissait déjà la position espagnole car elle est publique.

Le ministre a souligné que l'objectif de sa visite, qu'il préparait depuis l'été, n'était pas de « faire rapport sur la reconnaissance » puisqu' »il s'agit d'une décision souveraine », a-t-il souligné. En aucun cas, a-t-il insisté, il n'y a eu « une demande d'information ou d'acquiescement » de la part des Etats-Unis.

« Nous avons parlé du Moyen-Orient et de Gaza comme de nombreux autres sujets et nous aurions parlé exactement de la même manière si la reconnaissance avait déjà eu lieu ou n'allait pas avoir lieu », a-t-il soutenu.

Albares a souligné que les deux gouvernements veulent « parvenir à la paix et à la stabilité » et il a expliqué concrètement la vision de l'Espagne.

Le gouvernement espagnol souhaite « un cessez-le-feu permanent et immédiat, la libération inconditionnelle de tous les otages et l'accès sans entrave de l'aide humanitaire à travers des points terrestres et la reconnaissance de l'État palestinien pour rendre irréversible la solution étatique ainsi que la normalisation des États arabes avec le État d'Israël », a-t-il résumé.

Concernant la date précise à laquelle aura lieu cette reconnaissance, il a insisté sur le fait que « quand il y aura une date définitive, le Gouvernement la fera connaître publiquement ».

ACCORD DE SÉCURITÉ AVEC L'UKRAINE

Dans un autre ordre d'idées, Albares a confirmé que l'Espagne et l'Ukraine avaient déjà achevé les négociations de l'accord bilatéral de sécurité, mais n'a pas voulu entrer dans les détails. « Nous ferons rapport rapidement lorsque cela sera conjointement approprié », a-t-il déclaré.

Il a toutefois souligné que « c'est un pas de plus pour structurer, comme tous les pays du G7 l'ont fait et comme le font de nombreux autres pays européens, et pour donner de la prévisibilité à l'Ukraine » quant au soutien sécuritaire qu'elle recevra. « En fin de compte, ce soutien à l'Ukraine que nous disons repose sur quelque chose de très concret, aussi longtemps que nécessaire », a-t-il souligné.

Le conflit en Ukraine fait partie des traités. Selon Albares, ils ont exploré « des mécanismes pour rendre l'aide à l'Ukraine aussi efficace que possible » avant le sommet de l'OTAN en juillet prochain à Washington.

La réunion, au début de laquelle a été signé un protocole d'accord pour lutter contre la désinformation, notamment en espagnol, a également permis d'aborder, outre les relations bilatérales, d'autres sujets d'intérêt pour les deux pays, comme la situation au Sahel, en Amérique centrale et en Haïti.